Afrique, un marché de la réassurance toujours attractif

L’année 2015 a été particulièrement compliquée pour de nombreux Etats africains. La dynamique jusque là favorable au développement des affaires a été ralentie. L’instabilité politique qui frappe plusieurs pays n’est pas étrangère à cette situation.

Mais elle n’est pas la seule cause. La baisse des cours des matières premières, le ralentissement de l’activité en Chine et de ses investissements sur le continent, la dépréciation généralisée des devises ont également retenu l’attention. Ces éléments perturbent le secteur de l’assurance et de la réassurance, ce qui ralentit la réorganisation des marchés et les opérations de fusions-acquisitions. Les perspectives des réassureurs africains se sont assombries.

Cet environnement difficile n’a néanmoins pas refroidi l’attrait des réassureurs pour les affaires. Le marché africain continue d’accueillir de nouvelles sociétés principalement localisées dans les hubs régionaux que sont devenus Casablanca, Abidjan, Nairobi et Maurice.

En fait, malgré les écueils actuels, le marché africain reste prometteur. Les facteurs qui militent en faveur de son développement peuvent se résumer comme suit:

• un faible taux de pénétration de l’assurance,
• des cadres législatifs évoluant vers les standards internationaux,
• une exposition modérée aux événements naturels,
• une sinistralité relativement faible,
• une population jeune,
• une classe moyenne en devenir,
• des besoins importants en infrastructures et industries de base.

Performances techniques des réassureurs non vie de l’Afrique sub-saharienne

en % Source: Best’s Special Report, AM Best

Toutes zones confondues, les retours sur fonds propres des réassureurs dont l’activité est principalement centrée sur l’Afrique sont meilleurs que ceux de leurs collègues opérant dans les autres régions du monde. Ces résultats restent cependant faibles en volume.

Aujourd’hui de nombreux gouvernements africains optent pour une protection de leur marché. Les cessions obligatoires au profit des réassureurs locaux ont tendance à se généraliser. De ce fait, de nouvelles capacités locales émergent, ce qui entraîne une concurrence débridée. On compte, en 2016, près de 45 réassureurs domiciliés en Afrique.

Retour sur fonds propres des réassureurs sub-sahariens notés par AM Best

en % Source: Best’s Special Report, AM Best

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