La Coupe du monde 2010 : un enjeu économique

L'Afrique du Sud abrite du 11 juin au 11 juillet 2010 la 19ème Coupe du monde de football. C'est la première fois qu'un événement sportif d'une telle ampleur se déroule sur le continent africain.

Le Mondial 2010, c'est :

• la vente de près de 3 millions de billets
• la visite de 300 000 touristes
• un budget de 5 milliards USD, soit deux fois plus que le budget consacré par la France au Mondial de 1998
• des investissements gigantesques avec la construction de cinq nouveaux stades, la rénovation des aéroports, l'amélioration du transport et la modernisation des systèmes de communication
• la création de près de 1 million d'emplois, depuis le début des préparatifs de la compétition
• des recettes attendues de plus de 2,4 milliards USD pour l'économie locale
• un impact économique global de 12 milliards USD, selon le cabinet d'expertise Grant Thornton.

Pour ce premier Mondial en terre africaine, les enjeux financiers et économiques sont donc énormes et la moindre anicroche peut coûter cher. De plus, les risques d'attentats, de pannes techniques, de retards de diffusion, d'annulations ou de reports de match ne sont pas exclus.

Coupe du monde 2010 : la place de l'assurance

Stades, Fédération Internationale de Football (FIFA), sponsors, joueurs, équipes nationales, chaines de télévision ainsi que divers autres acteurs ont dû souscrire des assurances pour l'évènement sportif afin de se prémunir contre les divers aléas qui pourraient survenir lors de son déroulement.

Soccer City, Soweto © Marcello Casal Jr/ABr, CC BY 3.0 (Brésil)

Selon une estimation élaborée par le Lloyd's, la Coupe du monde est couverte par les assureurs à hauteur de 9 milliards USD de capitaux.
La plus grosse part de ce montant est consacrée à l'assurance des stades et des lieux d'entrainement des équipes, soit 4,6 milliards USD.
Les 4,4 milliards USD restants sont réservés à l'assurance des différents aléas pouvant survenir lors de la compétition. Sont concernés par cette couverture les sponsors, les distributeurs ainsi que divers autres intervenants qui pourraient subir un préjudice financier.

Les 130 chaines de télévision qui ont payé les droits de diffusion, dont le montant total s'élève à 3 milliards USD, entrent aussi dans cette catégorie. Certaines d'entre elles, ont, en plus, opté pour la souscription d'une couverture pour le personnel et les équipes techniques dépêchés sur place.

Les joueurs professionnels, qui participent à cet événement, bénéficient, quant à eux, d'une couverture en cas de blessure ou de maladie. Le montant des engagements diffère d'un joueur à l'autre suivant son niveau de carrière et sa célébrité.

Selon le Lloyd's, l'assurance d'un joueur au top de sa carrière peut atteindre 90 millions USD, dont près de 72 millions USD pour couvrir un accident corporel qui l'empêcherait de jouer temporairement ou définitivement. Les 18 millions USD restants sont consacrés à l'assurance de son image et de sa réputation.

Vieille de 80 ans, la Coupe du monde de football qui n'a été annulée qu'une seule fois en 1942 à cause de la seconde guerre mondiale, revêt depuis les années 1970 une importance qui va au-delà du simple sport. Elle est devenue un challenge économique et un enjeu financier considérable pour le pays hôte.