La fin d'un cycle?

La crise des subprimes qui avait débuté aux Etats-Unis durant le deuxième semestre 2006 s’est transformée, au fil des mois, en une crise financière.

Used with permission from MicrosoftD’abord perçus comme une crise de liquidités bancaires, les subprimes ont été à l’origine d’une première chute boursière pendant l’été 2007. Les banques américaines ont dû ainsi procéder à une dépréciation de leurs actifs dont le montant s’est élevé à 500 milliards USD.

Ce n’est qu’à l’automne 2008 que l’on a reconnu l’existence de la crise mondiale. Le 15 septembre 2008, la faillite de Lehman Brothers aux Etats Unis a souligné la fragilité du système financier. La crise s’est rapidement propagée à l’ensemble des grandes sociétés, banques, groupes industriels et financiers.

L’intervention de l’Etat devint nécessaire. Sauvé par la FED, l’ex numéro un des assurances AIG a évité la faillite in extremis. Pour échapper à la banqueroute, d’autres institutions recourent à l’aide de l’Etat qui promet de procéder à des nationalisations au cas par cas.

L’onde de choc gagne l’Europe. Au printemps 2008, la nationalisation de Northern Rock en Grande-Bretagne, a marqué le début de la crise. L’effet boule de neige a touché la totalité des pays européens ; un pays comme l’Island a failli définitivement sombrer. à la crise, divers plans nationaux ont été annoncés dont le coût avoisine 280 milliards USD.

En Asie, si les subprimes n’ont pas touché de plein fouet les banques, le ralentissement économique mondial inquiète les économistes. Au Japon, le secteur de l’exportation se trouve affecter par le ralentissement de la consommation mondiale et le prolongement de la récession menace la croissance.

L’Afrique n’échappe pas au marasme. De nombreuses filiales de groupes en difficulté sont cédées à d’autres institutions ou simplement fermées.

Les répercussions de la crise

Les pertes qu’affichent désormais toutes les institutions s’accompagnent par une vague de licenciements. Aux Etats-Unis, ce sont 220 506 emplois qui ont été supprimés en quelques mois, dans l’unique secteur de la finance. En Europe, 70 000 postes de travail sont partie en fumée. En Asie, les sociétés d’exportation déclarent devoir se séparer d’une partie de leurs effectifs dans les prochains mois.

Les nouveaux pôles économiques voient leurs activités réduites ou gelées. Ainsi à Dubaï, des milliers d’emplois sont menacés dans le domaine de l’immobilier.

Devant les risques d’une récession mondiale, le nombre de chômeurs ira crescendo. Les emplois perdus ou supprimés ne seront pas remplacés. La baisse du pouvoir d’achat et la crise des ménages engendreront un ralentissement de l’activité économique, fragilisant davantage le marché.

La fin du rêve

Used with permission from MicrosoftSi les répercussions de la crise touchent les secteurs vitaux, elles mettent en évidence les limites du « rêve américain ». En effet, résultant de la « bulle immobilière » qu’avait engendré la facile accessibilité à la propriété, la crise qui revêtait un aspect purement national s’est très vite transformée en crise internationale.

Si les effets dévastateurs touchent en première ligne les banques, l’onde de choc se répercute sur les autres secteurs. Ainsi, les constructeurs automobiles font appel à l’Etat pour renflouer leurs caisses. La vente d’actifs de filiales bancaires et d’assurance s’accompagne de licenciements massifs.

Les autorités américaines ont du mal à restaurer la confiance des particuliers et investisseurs dans le système bancaire. Au début du mois de décembre, un nouveau scandale vient une fois de plus ternir l’image de la finance.

Le scandale de Bernard L. Madoff Investisment Securities plonge le marché dans la dépression discréditant davantage banquiers, organismes de contrôle et agences de notation.

L’alternative

L’actuel système financier a dévoilé ses limites. Le monde pourrait se chercher de nouveaux leaders. La logique voudrait que les solutions alternatives viennent soit de l’Europe soit de l’Asie. La Chine pourrait devenir le nouveau pôle à partir duquel le marché reprendrait son essor. Malheureusement la menace d’une récession globale fait craindre un recul important de la croissance chinoise et donc un repli de ce marché. Selon le FMI le taux de croissance de 9,7% enregistré par la Chine en 2008 pourrait baisser pour atteindre les 5% ou 6% en 2009. Quant à l’Europe, elle ne semble pas être dotée de moyens suffisants pour jouer le rôle de locomotive.

Ainsi, la récession généralisée rend difficile toute prévision d’une relance du marché. Si, à l’évidence, les Etats Unis apparaissent comme l’un des pays les plus affectés par la crise, rien ne dit que l’économie américaine n’arrivera pas à rebondir. Seule certitude, il faudra attendre la fin de l’année 2009 pour savoir s’il s’agit de la fin d’un cycle économique ou d’une profonde refonte du système mondial sous le même leadership.

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