Atlas Magazine Février 2016

Assurance: les limites d’un système

D’une crise à l’autre, les assureurs sont soumis à un stress permanent. Acteurs majeurs de la scène économique, ils sont au cœur de toutes les tourmentes: subprimes, crises financières, attentats, guerres, catastrophes naturelles ou humaines, réchauffement climatique,…

Mutualisation des risques oblige, les assureurs se retrouvent en première ligne partout et toujours. Une véritable course contre la montre, sans aucun temps mort, ni répit. Comprendre des situations complexes et y apporter rapidement les solutions adéquates suppose savoir-faire et adaptabilité surtout lorsqu’il ne faut pas s’écarter des règles de l’art, à savoir, exercer son activité en se projetant sur le long terme, sélectionner les risques, instaurer une bonne gouvernance.

Or, malheureusement, beaucoup d’acteurs se retrouvent dans l’impossibilité d’exercer sereinement leur métier d’assureur. L’afflux des capitaux dans la profession, la concentration sans limite des principaux acteurs, le gigantisme des risques, la dictature des agences de notation et du ROE (retour sur investissement) déséquilibrent le marché et instaurent une concurrence tarifaire énorme à laquelle seuls les plus puissants peuvent résister.

Dès lors, de nombreux assureurs, et ceux en particulier des pays émergents ont du mal à exister. La cartellisation du marché est telle que le combat devient trop inégal.

A la veille de la réunion de la FANAF à Abidjan, les congressistes pourront, chiffres à l’appui, constater les écarts qui, avec l’économie numérique, ne feront que se creuser. Dans cette optique, les petites sociétés ne pourront que disparaître, par rachat pour les plus chanceuses ou par cessation d’activité. A moins que, les autorités n’interviennent pour faire respecter une saine concurrence.

Atlas Magazine N°128, février 2016

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