La réassurance en Afrique sub-saharienne, en Asie et dans la zone MENA à la veille de 2019

A la veille du renouvellement 2019 des traités de réassurance, les assureurs se retrouvent en position de force face à des réassureurs qui n’arrivent pas à juguler la baisse des taux.
reassurance 2019

La hausse des rétentions des cédantes, la faible sinistralité catastrophes naturelles, l’afflux des capitaux, la persistance de taux d’intérêt bas ne feront qu’attiser la concurrence entre réassureurs dont les marges diminuent.

Cette conjoncture est plutôt favorable aux majors de la réassurance qui continueront à grignoter des parts de marché à leurs compétiteurs dont le portefeuille est plus modeste.

Le marché de réassurance en Inde et Asie du sud-est à la veille de 2019

L’abondance de capital et la concurrence entre réassureurs marqueront le renouvellement 2019 en Asie du sud-est. Ceci est particulièrement vrai en réassurance non vie où on note :

  • une pénétration accrue des réassureurs régionaux comme China Re et Peak Re,
  • un accroissement des cessions de réassurance facultative en provenance de marchés régionaux plus matures, tels que Singapour et Malaisie.

En Asie du sud-est, le marché des risques du particulier offre un potentiel de croissance intéressant. Le développement de la classe moyenne engendre une augmentation des risques souscrits par les ménages, en particulier dans les branches automobile et santé. Les réassureurs ne bénéficiant pas de cessions légales cherchent à diversifier cette niche en mettant la pression sur les tarifs. La croissance des risques du particulier incite les compagnies locales à trouver des solutions de réassurance pour alléger leur bilan.

En revanche, les risques d’entreprises souffrent des retards dans la réalisation des projets gouvernementaux. Associé à la baisse des revenus du pétrole, le recul des investissements dans les secteurs industriel et commercial freine l’augmentation de la matière assurable.

Le marché de réassurance de la région MENA à la veille de 2019

La région MENA commencera l’année 2019 dans un environnement particulièrement concurrentiel, marqué par une importante capacité et une hausse significative de la sinistralité.

La pression sur les tarifs sera durement ressentie par les réassureurs locaux et régionaux qui n´ont pas la capacité de diversification adéquate. Il sera également difficile à ces derniers d´imposer leurs propres conditions.

Les réassureurs locaux focaliseront néanmoins leurs efforts sur leur marché national et la rentabilité de leur portefeuille.

Le marché de réassurance en Afrique sub-saharienne à la veille de 2019

L’Afrique sub-saharienne continue de pâtir d´un environnement économique instable, non favorable au développement des affaires, alors même que la concurrence est sévère entre les réassureurs. Malgré cet handicap, le marché de la réassurance y a progressé au cours de la dernière décennie, avec des résultats qui demeurent appréciables. Abidjan et Nairobi s’érigent progressivement en hub de réassurance.

Les ratios combinés restent nettement inférieurs à ceux enregistrés aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient. Le ratio combiné de 2017, année la plus sinistrée depuis les dix dernières années, n’est que de 95,9%, avec un rapport sinistres à primes de 57,6%.

Du fait du faible taux de pénétration de l’assurance, le marché est peu impacté par les sinistres catastrophes naturelles (inondations, cyclones, tremblement de terre). Seule ombre au tableau, les frais de gestion des sociétés d’assurance restent élevés, avec des coûts d’intermédiation d’un niveau exorbitant pour un service aux clients de faible qualité.

Retour sur fonds propres des réassureurs de l'Afrique sub-saharienne

Retour fonds propres réassureurs Afrique

Moyenne des cinq dernières années (2013-2017) des ratios sinistres à primes et ratios combinés de la zone Afrique sub-saharienne

ratios sinistres à primes combinés reassurance Afrique

La cession légale constitue pour certains acteurs locaux la principale source de revenus. Mise en place par les gouvernements afin de retenir localement une partie des primes, cette cession légale représente un rempart contre la concurrence étrangère. Les grands acteurs internationaux considèrent le sous-continent africain comme une source de diversification de leur portefeuille. Leur apport se limite aux seuls cotations et placements des grands risques industriels.

La cession légale qui réduit les primes cédées aux réassureurs, les opérations de fusion et acquisition qui aboutissent à l´apparition de grands groupes panafricains ou internationaux, combinées à l´afflux de capacités de réassurance attisent la concurrence entre les réassureurs. Ces derniers doivent se battre pour défendre leurs parts de marché ou en acquérir d’autres.

La qualité de la notation des acteurs locaux varie selon les réassureurs. Elle est restée relativement stable au cours des dernières années, du fait de la grande prudence dans la souscription et la sous-utilisation du capital. Africa Re, noté A par S&P et AM Best, reste le seul véritable acteur de taille internationale à exercer sur tout le continent.

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