Insécurité routière et sinistralité automobile

Facteur indéniable de progrès, la démocratisation de l’usage du véhicule à moteur se révèle d’un coût élevé : celui de l’insécurité routière et de ses conséquences sociales et économiques.

sécurité routièreEn raison de l’ampleur des dégâts dont elle est la cause, la circulation automobile est qualifiée d’hécatombe, d’épidémie, voire même de guerre. Elle est désormais considérée comme un grave problème de santé publique et un obstacle majeur au développement.

Insécurité routière : une prise de conscience à l’échelle mondiale

En 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale ont conjointement établi le premier rapport sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation. Ce document qui se veut un signal fort d’alerte aux gouvernements et aux opinions publiques fait état des connaissances actuelles sur le sujet et préconise les mesures à prendre pour s’attaquer au problème.

Insécurité routière, bilan

  • Sur les routes du monde, les accidents de la route sont la cause de 1,2 million de morts par an.
  • 1000 morts de moins de 25 ans chaque jour. 40% des victimes sont dans la tranche de 0 à 25 ans dont 75% de sexe masculin.
  • 20 à 50 millions de blessés par an.
  • Dans les 30 pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), les jeunes conducteurs sont surreprésentés dans la mortalité routière.
  • Les accidents de la route occupent la 11ème position des causes de mortalité et la 2ème chez la classe d’âge de 5 à 25 ans.
  • En l’absence de mesures appropriées, les accidents de la route devraient représenter la 3ème principale cause de mortalité d’ici l’an 2020, soit plus que la pandémie du VIH/Sida.
  • Aux USA, les accidents touchant les conducteurs âgés entre 15 et 20 ans ont coûté au pays environ 41 milliards USD en 2006.
  • Le coût total, à l’échelle mondiale, des accidents de la route s’élève à 518 milliards USD par an. Ce coût comprend le préjudice matériel, les soins de santé et autres dépenses.

Insécurité routière : les pays en développement paient le plus lourd tribut

Insecurite routiere© Chris73, CC BY-SA 3.0

Alors que dans les pays industrialisés, les moyens financiers engagés et les programmes de prévention et de lutte contre l’insécurité routière ont donné des résultats encourageants, la situation reste encore des plus préoccupantes dans les autres régions du monde.

Les enquêtes révèlent que plus de 90% des cas des décès et traumatismes surviennent dans les pays à niveau faible ou intermédiaire. Les taux les plus élevés se situent en Afrique et au Moyen Orient.

Outre le mauvais état des voiries, le déficit d’éclairage et de signalisation et la vétusté des véhicules en circulation, ces pays ne disposent pas de moyens de secours et de soins d’urgence efficaces, ce qui augmente considérablement la mortalité. L’exemple de la route Douala-Yaoundé, au Cameroun, qui détient le triste record de la route la plus meurtrière d’Afrique peut être étendu à nombre de pays du continent africain et du Moyen Orient.

Les coûts annuels des accidents de la route dans les pays à faible ou à revenu intermédiaire sont estimés entre 65 milliards USD et 100 milliards USD. Ce coût représente entre 1% et 1,5% du PIB, soit, dans certains cas, plus qu’ils ne reçoivent de l’aide au développement. Derrière chacun des éléments de ces statistiques, ce sont autant de drames humains qui affectent gravement la vie des communautés.

Insécurité routière : les jeunes de milieux défavorisés sont les principales victimes

Si dans les pays industrialisés, les victimes d’accidents de la route sont, d’abord, les passagers et les conducteurs de véhicules, dans les pays à faible revenu, ce sont les usagers vulnérables qui sont les plus exposés aux accidents de la circulation, c'est à dire, les piétons, cyclistes, motocyclistes et usagers des transports publics.

Cette situation s’explique par les politiques de planification des transports et de l’aménagement urbain qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins des populations non motorisées qui doivent partager l’espace avec les voitures et autocars.

Mesures de prévention et de lutte contre l’insécurité routière

Pour les auteurs du rapport, l’insécurité routière n’est pas une fatalité : la majorité des accidents sont prévisibles et évitables car on dispose des connaissances et des outils techniques nécessaires. Aussi, la lutte contre ce fléau des temps modernes doit-elle relever d’une volonté politique nationale qui nécessite d’importants investissements financiers ainsi qu’une collaboration étroite entre organismes publics et privés et prise en charge collective et individuelle.

ceinture securiteCompte tenu de sa complexité et de l’ampleur de sa sinistralité, la prise en compte du phénomène appelle une approche préventive systémique qui s’attaque aux principaux facteurs de risque liés à la route et à son environnement, à l’usager et à son véhicule, par la législation, son application et par l’éducation des publics en matière d’équipements de protection.

Dans le but de mobiliser les gouvernements et les opinions publiques sur le sujet, l’Assemblée Générale des Nations Unies du 26 octobre 2005 a, par la Résolution A/60/5 (2005), instauré la première semaine mondiale des Nations Unies sur le thème « la sécurité routière est l’affaire de tous ». L’évènement qui a eu lieu, pour la première fois, du 23 au 29 avril 2007, a donné lieu à de multiples actions de sensibilisation à travers le monde.

Mesures préconisées pour limiter l’insécurité routière

  • Abaissement des limites de vitesse
  • Répression de la conduite en état d’ivresse et des conduites à risque
  • Utilisation des ceintures de sécurité
  • Obligation du port du casque pour les usagers des deux roues
  • Obligation des dispositifs de retenue des enfants
  • Amélioration de l’état des infrastructures routières

* Pour lire l'article dans sa version intégrale, veuillez consulter le numéro d'Atlas Magazine de Juin 2007.

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