La SCOR de 1970 à nos jours

Après la seconde guerre mondiale, l'Etat français prend conscience de la nécessité de mettre en place une société de réassurance. A l'image de ce qui se fait déjà en Allemagne, en Angleterre et en Suisse, la France veut se doter de ses propres moyens de réassurance.

La Caisse Centrale de Réassurance (CCR), société entièrement étatique, verra ainsi le jour en 1946.

Suite à la réorientation des activités de la CCR, l'Etat français crée un nouveau réassureur le 29 décembre 1969, qu'il baptise Société Commerciale de Réassurance (Scor).

Scor, dont l'effectif est de 3 522 employés, réalise un chiffre d'affaires 2022 de 19,7 milliards EUR (21,1 milliards USD).

Les débuts de SCOR : 1970-1990

scorSuivant les directives européennes, la CCR doit mettre un terme aux cessions obligatoires. Elle cède alors son portefeuille commercial à la Scor. A ses débuts, les principaux actionnaires du nouveau groupe sont publics : la CCR en détient notamment 48,1%.

L'entreprise, est dotée de fonds propres à hauteur de 13,5 millions EUR (16,9 millions USD) et dégage, sous la houlette de son premier président directeur général Louis Franck, un montant de primes nettes de 125 millions EUR (156 millions USD) dès sa première année d'existence.

Scor buldingLes deux premières décennies sont marquées par une forte expansion à l'international. La Scor ouvre des bureaux à travers le monde entier : Hong Kong (1972), Londres (1973), Dallas (1974), Madrid (1976) puis Mexico et Bogota pour les affaires latino-américaines. Sydney ouvre la même année. En 1977, les marchés asiatiques et nord-américains sont ciblés. Tokyo et Singapour mais aussi Montréal et Toronto sont lancés.

Dans les années 80, les réassureurs s'engagent dans une nouvelle stratégie d'expansion marquée par de nombreuses acquisitions. En 1988, la Scor va renforcer sa présence sur le marché italien en prenant le contrôle de Vittoria Riassicurazioni. 

L'année 1989 marque un tournant dans l'histoire de l'entreprise. La Scor et l'UAP Re, deux des acteurs principaux du marché français, fusionnent. Ils donnent naissance au plus important réassureur du pays, dans lequel l'UAP possède 41% des participations.

Diverses acquisitions, notamment celle de Deutsche Kontinentale Rück la même année, portent le groupe, début 1990, au 12ème rang mondial en termes de primes.

Les belles années de Scor : 1990-2001

Afin de bénéficier du dynamisme des marchés financiers qui ont marqué ces années-là, Scor est introduite à la bourse de Paris.

Les dix années à venir vont être celles du développement du groupe sur le marché nord-américain. La prise de participation dans Commercial Risk Partners en 1992, réassureur spécialisé dans le risque alternatif, avant son contrôle total en 1999, fait passer la part des revenus générés par les activités américaines dans le portefeuille de 15% à 25% en 1995.

La prise de contrôle d'Allstate en 1996, double le poids des affaires américaines dans le groupe. La Scor est alors le 10ème réassureur sur ce marché.

Au milieu des années 90, le chiffre d'affaires du groupe atteint 2,5 milliards USD.

Fin 1995, l'UAP, AGF et AXA, qui possèdent 48,5% de la Scor, signent un pacte d'actionnaires. Ce pacte doit aboutir à la fusion avec Scor SA. Mais l'UAP, principal actionnaire, décide de vendre sur les marchés financiers la totalité de sa participation dans Scor, soit 26%. Cette décision donne à Scor un nouvel actionnariat : celui-ci sera dorénavant constitué d'une mosaïque d'investisseurs institutionnels européens et américains.

En 1996, la Scor concentre à Singapour ses affaires asiatiques au sein de Scor Réassurance Asie Pacifique. Parallèlement, une série d'implantations consolide sa présence dans des zones à fort potentiel : Brésil, Chine, Russie, Corée du sud et Malaisie.

L'activité aux Etats-Unis va s'intensifier grâce au rachat de Partner Re Life puis de Sorema SA et Sorema North America, cédées par Groupama en 2001, mais également par la mise sur pied d'un bureau à Miami.

scor logoLa même année, le groupe ouvre à Dublin une structure de réassurance non vie en lançant Irish Reinsurance Partners Limited. Cette société est détenue par Scor et des fonds d'investissement outre atlantique et permet au réassureur français de faire progresser sa capacité de souscription en traités et facultatives de 25%. En 2001, le chiffre d'affaires atteint 4,890 milliards EUR (4,332 milliards USD) pour des fonds propres de 1,231 milliards EUR (1 milliard USD).

La période noire de Scor : 2001-2002

Avec la crise économique, une série de facteurs va peser sur les résultats :

  • le retournement des marchés financiers 
  • une mauvaise gestion des actifs du groupe 
  • des résultats de souscription médiocres en réassurance dommages et responsabilité civile 
  • une sinistralité en hausse affectant les grands risques dont le World Trade Center, l'usine AZF (Toulouse, France), et la raffinerie britannique Conoco. Les traités sont également affectés par de graves inondations en Europe centrale

Enfin et surtout :

  • comme un certain nombre de réassureurs, la sous-estimation des réserves liées aux risques de responsabilité civile et accidents du travail aux Etats-Unis vont fortement ébranler la solidité de l'entreprise

La direction du groupe est alors fortement critiquée pour ses choix. Le cours de l'action chute, le groupe se trouve dans l'obligation d'augmenter ses fonds propres. En 2002, un programme de cessions d'actifs est lancé alors que la perte annuelle s'élève à 250 millions EUR (262 millions USD).

Malgré le plan de redressement qui suivra, la Scor voit sa note de solidité financière dégradée à BBB+ par Standard and Poor's en mai 2003.

Le redressement de la Scor

La situation économique de l'entreprise est telle que Jacques Blondeau doit quitter le poste de président directeur général. Denis Kessler, président de la FFSA et vice-président du MEDEF le remplace en novembre 2002.

Un plan de redressement est mis en place :

économie
  • augmentation du capital social à trois reprises successives 
  • réorientation de la souscription vers les zones Europe et pays émergents au détriment des Etats-Unis 
  • développement des branches à liquidation courte 
  • nouveaux modèles de sélection des risques et de la rentabilité 
  • réorientation des placements vers des actifs moins risqués tels que les obligations (environ 60% du total des placements) et les actifs liquides ou semi-liquides (environ 30% du total des placements)
  • résolution des problèmes liés aux souscriptions antérieures grâce à une série de commutations

Entamées en 2002, ces mesures ne portent leurs fruits qu'en 2004. La nouvelle stratégie de souscription est maintenue, le capital est suffisant et les réserves à un niveau reflétant les engagements.

Forte de ces nouvelles bases, la Scor s'active sur les marchés chinois et sud-coréen à forte croissance. Début 2005, le groupe est alors réorganisé en interne afin d'améliorer sa compétitivité.

La même année, S&P réintègre la compagnie dans le cercle des réassureurs notés « A » pour la solidité financière en lui attribuant la notation A-. En 2006, AM Best augmentera également la notation de Scor.

Le nouveau départ de Scor

Conforté dans sa stratégie, le groupe va alors entamer trois acquisitions majeures qui lui donneront le profil que l'on lui connait aujourd'hui.

En 2006 tout d'abord : le rachat d'une partie du portefeuille non vie d'Aléa Europe mais surtout celui de Révios, le plus important réassureur vie d'Europe, pour 605 millions EUR (798 millions USD). Révios, basée à Cologne, est l'ancienne société vie de Gerling Global Re. La fusion des deux groupes donne naissance à Scor Global Life.

converiumDébut 2007, la Scor entame une autre opération d'envergure : la prise de contrôle de Converium, basé en Suisse, pour 2,04 milliards EUR (3 milliards USD). Converium est principalement un réassureur dommages dont le chiffre d'affaires atteint 2 milliards USD. Cette acquisition permet au groupe d'équilibrer ses affaires vie et non vie qui comptent désormais pour environ 50% chacune dans le portefeuille. Scor devient le 5ème réassureur du marché.

L'entreprise va alors s'organiser autour de six hubs afin de garder des relations plus étroites avec ses clients : Cologne, Londres, New York, Paris, Singapour et Zurich. A ces hubs sont rattachés quarante-quatre bureaux répartis à travers le monde.

En 2009, S&P relève la notation du groupe de A- à A avec perspective stable. Début septembre 2010, AM Best fait de même.

Le premier semestre 2010 révèle un résultat net positif de 156 millions EUR (210 millions USD) et un niveau de capitaux propres de 4,2 milliards EUR (5,6 milliards USD).

Scor : résultats 2017-2022

AnnéeRésultatEvolution annuelle
EURUSD
2022-301321,3-166,0%
2021456516,394,9%
2020234287,4-44,5%
201942247231,1%
2018322368,312,6%
2017286343ND
Nota: les taux de changes EUR/USD ont été calculés au 31 décembre de chaque année.
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