Assurance aviation : les catastrophes aériennes vont alourdir le bilan 2009

Les catastrophes aériennes survenues ces derniers mois vont alourdir le bilan 2009 et coûter cher aux assureurs et aux compagnies aériennes concernées. De janvier 2009 à fin juillet 2009, les pertes globales des compagnies d’assurances, touchées par les accidents aériens, devront se chiffrer à 1,66 milliards USD, contre 789 millions USD à la même période de l’année précédente.

assurance aviation© Aleks B., CC BY-SA 3.0

Le mois de juin à lui seul risque d’être classé comme le deuxième mois le plus cher pour l’assurance aviation , après celui de septembre 2001.

Deux crashs dramatiques ont eu lieu à la fin du deuxième trimestre 2009 : celui d’Air France, au milieu de l’océan Atlantique, qui a causé la mort de 228 personnes et celui de Yemenia Airways, survenu dans l’océan Indien, tuant 152 personnes.

Selon les premières estimations, le total des demandes d’indemnisation pour toute l’année pourrait dépasser les 2,2 milliards USD, soit 57% de plus que la moyenne annuelle de1,4 milliards, (calculée sur le long-terme). Le ratio sinistres à primes de la branche aviation devrait dépasser les 200% en 2009 alors qu’il était de 72% à fin 2008.

Assurance aviation : une large gamme de garanties

Du fait de l’extrême complexité du transport aérien, l’assurance aviation est une branche particulière qui doit faire face à une multiplicité d’intervenants, de pays et de législations. Elle offre une large gamme de garanties dont trois grands types de polices :

  • L’assurance corps qui couvre les dommages matériels survenant à l’appareil
  • L’assurance responsabilité civile qui couvre la responsabilité civile de l’exploitant et/ou du propriétaire et/ ou du pilote.
  • L’assurance responsabilité civile produits livrés destinée aux fabricants, avionneurs et motoristes.

Deux importants crashs

Pour le vol AF 447 d’Air France, la compagnie aérienne devra indemniser avec ses assureurs les familles des victimes en vertu de la convention de Montréal qui institue une responsabilité du transporteur même s’il n’a pas commis de faute, dès lors que l’accident s’est produit à bord de son appareil.

Axa Corporate Solutions est impliqué dans l’indemnisation des victimes à hauteur de12,5%. Une première avance d’environ 17 500 EUR (24 399 USD) a été versée aux ayants droit, trois semaines après le crash, alors que le montant total des indemnisations a été fixé à 116 000 EUR (161 733 USD) au minimum par victime. Pour la perte de l’appareil, la compagnie Air France devrait percevoir 67,4 millions EUR (93,9 millions USD) par les assureurs de ses avions. Air France est coassurée par plusieurs compagnies dont AXA (12,5%), AIG (12,5%), Global Aerospace (7,5%) et Allianz.

Concernant le deuxième crash de juin, la compagnie Yemenia Airways, fait partie du programme d’assurance « Gulf Consortium ». Ce programme couvre le risque aéronautique de la quasi-totalité des flottes aériennes du Golfe Persique et la majorité de celles du Moyen Orient. Ace Global Ltd, qui est à la tête d’un pool d’assureurs, dont AXA Corporate Solutions détient 3%, devra couvrir à la fois les dommages de l’appareil et les responsabilités du transporteur. Une première indemnisation de 10 000 EUR (14 931 USD), par victime a été, d’ores et déjà, accordée aux ayants droit en octobre. Le reste des dommages pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros. L’appareil, qui s’est abimé au large des Comores, a été, quant à lui, évalué à 34 millions USD.

Assurance aviation : des tarifs revus à la hausse

Après avoir déclinés de plus de 10% par an avec la baisse notable de la sinistralité en 2006 et 2007, les tarifs des assurances aviation devraient être revus à la hausse après ces deux importants crashs.

Les assureurs envisagent une forte majoration des cotisations annuelles, afin de faire face aux dépenses d’indemnisation et renforcer leurs réserves. Une hausse de l’ordre de 20% à 25% est à prévoir en 2010.

Le mois de juillet 2009 a, d’ores et déjà, enregistré une augmentation de 20% des primes corps et responsabilités. Un coup dur pour le secteur du transport aérien qui est déjà affecté par la baisse du trafic et par la hausse des prix du carburant.

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