L'assurance dans la tourmente des subprimes

La crise financière actuelle a mis à jour la faiblesse d’un marché dont les acteurs ne maîtrisent pas les aspects de la titrisation de produits financiers complexes.

La crise des supprimes est issue d'une combinaison de facteurs:

  • Image provided to Microsoft by Fotolia. Used with permission from Microsoft (image modifiée) des prix élevés dans l'immobilier aux Etats-Unis, associés à une offre agressive de crédits hypothécaires à de modestes particuliers sans considération de leur capacité de remboursement.
  • des agences de notation particulièrement clémentes envers des produits d'investissements complexes liés au financement des crédits hypothécaires.
  • des investisseurs ne maitrisant pas la complexité des risques sous-jacents et les effets de levier des produits dans lesquels ils investissent.
  • des institutions financières sous estimant les risques et engagements souscrits.

Après les banques et gestionnaires d'actifs (majoritairement américains), les assureurs subissent la tourmente qui se propage à leur secteur d'activité.
La perte des assureurs vient principalement de trois sources:

  • de la couverture en RC des dirigeants et mandataires sociaux
  • des titres dont la valeur est déterminée par des produits financiers liés aux crédits hypothécaires ou d'instruments assurant leurs performances
  • d'investissements dans des sociétés affectées par l'effondrement du marché des crédits hypothécaires

Used with permission from Microsoft Les assureurs couvrant la RC des dirigeants et des mandataires sociaux (D & O dans le jargon de l'assurance) font leurs comptes. En effet, les plaintes contre les banques, les gestionnaires d'actifs et les cabinets d'audit s'accumulent et pourraient aboutir à des indemnisations de la part des assureurs qui ont offert de telles polices. Les principaux assureurs sont: AIG, les Lloyds, XL Capital, Ace, Chubb, Hartford Financial Services. Le coût de ces indemnisations est estimé à 3,6 milliards USD.

Même si ce sont les assureurs bermudiens et américains qui sont les plus touchés, l'impact se fait sentir sur toute la planète. Les Lloyds notamment anticipent une part importante de ce coût global. Selon les analystes, il se pourrait que le montant des recours qui relèvent des polices dites E & O (erreurs et omissions) puisse être supérieur aux pertes liées au risque D & O.

Les investisseurs en produits liés aux crédits hypothécaires (par titrisation) subissent de plein fouet le choc. Le montant de ces investissements par les institutions financières serait de l'ordre de 400 à 500 milliards USD dont 5% sont détenus par les assureurs. Ceux-ci doivent maintenant déprécier la valeur de ces actifs dans leurs bilans.

D'autres instruments financiers assurant la performance des produits liés aux crédits hypothécaires (credit default swap) ont largement affecté Swiss Re (1,1 milliards USD) et AIG (4,88 milliards USD). Néanmoins, les assureurs devraient absorber, sans difficultés, ces pertes majoritairement liées à la souscription de polices d'assurance responsabilité civile des dirigeants et mandataires sociaux (D & O) ou des erreurs et omissions (E & O). Le marché de l'assurance publiera des résultats 2007 positifs. Les analystes prévoient une année 2008 profitable si les catastrophes naturelles restent mesurées.

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