Le risque de longévité et les conséquences du vieillissement de la population mondiale
Cet aléa se définit comme un risque financier impliquant des individus qui vivent plus longtemps que prévu. Il représente un enjeu important tant sur le plan social qu’économique.
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Le risque de longévité à l’échelle mondiale et ses multiples conséquences
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Le risque de longévité que certains considèrent comme un risque systémique bouleversera profondément le système de santé et le régime des retraites. Les dépenses induites par la longévité des citoyens pèsent sur les finances de l’état qui a de plus en plus de mal à faire face à ce phénomène.
De plus, le rétrécissement de la population active et l’émergence d’un chômage structurel creusent le fossé entre les postes ressources et dépenses des caisses de prévoyance aussi bien publiques que privées.
Selon PWC, la population mondiale âgée de plus de 60 ans devrait tripler d’ici 2050 créant une forte demande au niveau des retraites. La classe moyenne devrait passer de 430 millions à 1,2 milliard de personnes en 2030.
Les Etats et les sociétés d’assurance se retrouvent en première ligne pour la prise en charge de ce risque de type nouveau.
Le taux de dépendance des personnes âgées dans le monde
Le taux de dépendance vieillesse exprime le rapport entre le nombre de personnes à la retraite et le nombre de personnes en âge de travailler. Il permet de se faire une idée des charges financières que pourrait représenter dans le futur la prise en charge des retraites des personnes âgées.
Le vieillissement de la population est plus accentué dans les pays développés à économie mature. C’est dans ces pays qu’on note actuellement les taux de dépendance les plus élevés. Pour exemple, le taux de dépendance des personnes âgées au Japon en 2015 dépasse les 45%. Ce taux devrait passer à 55% à la fin des quinze prochaines années.
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Variation du taux de dépendance des personnes âgées de 2008 à 2030

Source: United Nations Department of Economic and Social Affairs
Le risque de longévité : le cas du Japon
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Le Japon subit un déclin de sa population qui est la plus âgée au monde. Le risque de longévité y est accentué. En 2014, 26% des Japonais avaient plus de 65 ans.
Le vieillissement de la population de ce pays est supérieur à celui de toutes les autres nations. Il est dû à la baisse du taux de fécondité et à l’augmentation de l’espérance de vie. Il a un impact sur la main-d’œuvre avec une pénurie de jeunes en âge de travailler.
Créé en 2006 par le gouvernement japonais, le fonds d’investissement des retraites (GPIF) est une institution indépendante considérée comme le plus grand organisme de pensions au monde. Au 31 mars 2015, les actifs du GPIF s’élevaient à 1 134 milliards USD. D’importants capitaux sont investis par ce fond auprès de grands noms de l’assurance comme AXA, Tokio Marine, Prudential, etc.
Face au risque d’épuisement de ses ressources financières, le GPIF étudie actuellement la possibilité de transférer le risque de longévité aux réassureurs, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Le vieillissement de la population au Japon : période 2010-2050
Au cours des cinq dernières années, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans a augmenté de 4 755 000 individus. En 2050, le Japon comptera plus de 40 millions de citoyens de plus de 65 ans.
Parallèlement à cette augmentation de la population âgée de plus de 65 ans, le nombre d’individus de moins 14 ans se rétracte. De 20 millions en 2010, cette population pourrait s’élever à 9 millions d’individus à la fin des 40 prochaines années. Notons qu’avec 1,4%, le Japon a le taux de natalité le plus bas au monde.
En milliers
Source: Statistics Bureau of Ministry of Internal Affairs and Communication du Japon (www.ipss.go.jp)
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