Le marché de la réassurance de la région MENA fait face à des vents contraires

La région MENA traverse une période compliquée laissant les réassureurs avec des fortunes diverses. La quasi-totalité des marchés fait face à des vents contraires.

MENAPremière entrave, l’environnement économique et politique est peu propice au développement du marché de l’assurance et de la réassurance. Hors hydrocarbures, les investisseurs rechignent à y développer une activité.

Deuxièmement, on y relève une multiplication des grands sinistres, notamment ceux à caractère catastrophique. La région n’est plus perçue comme étant à l’abri des phénomènes naturels. Inondations et tempêtes destructrices y sont devenues courantes. L’inexistence de modèles de tarification prenant en considération ces nouvelles expositions (aussi bien chez les assureurs directs que les réassureurs) constitue un facteur de risque certain.

Troisièmement, malgré le retrait de certains réassureurs locaux, la surcapacité de l’offre de réassurance n’a pas disparu. Tous les majors de la réassurance sont présents dans la zone. De plus, la montée en puissance du DIFC de Dubaï a compensé la perte de capacité des réassureurs locaux.

Quatrièmement, dans l’absolu, la zone génère peu de primes de réassurance, sachant que la grande majorité des risques pétroliers est directement placée à Londres. Même scénario pour les grandes flottes aériennes comme Emirates, Qatar Airways et Etihad. Le peu de primes et le nombre élevé de réassureurs font que les termes et conditions obtenus par les cédantes locales restent très concurrentiels. A noter que le développement des portefeuilles maladie et automobile en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis ne génère pas un aliment de prime particulièrement recherché par les réassureurs.

Enfin, les difficultés rencontrées par les acteurs locaux Trust Re et Arig ont, dans une certaine mesure, permis de relâcher la pression sur ces marchés. Alors que Trust Re et sa filiale Oman Re tentent de maintenir leur position, Arig a rejoint la longue liste des réassureurs moyen-orientaux en difficulté. Takaful Re, Capital Retakaful, Emirates Retakaful ont cessé leurs activités de souscription ces dernières années, sans oublier le départ de Qatar Re vers les Bermudes. A noter également le ralentissement des souscriptions facultatives de Mena Re.

Ces difficultés se ressentent dans les résultats obtenus par les réassureurs régionaux qui, pour survivre opèrent une diversification de leur portefeuille vers l’Asie et l’Afrique sub-saharienne. D’où plus d’exposition et des résultats en baisse. Près de la moitié des réassureurs locaux publie, depuis 2016, un ratio combiné supérieur à 100%. Dans le même temps les ROE sont en net repli.

Les déboires des uns favorisant les activités des autres, les réassureurs régionaux qui ont résisté à la purge se voient offrir une opportunité d’étendre leur portefeuille dans un environnement moins concurrentiel. Pour leur part, les réassureurs traditionnels Swiss Re, Munich Re, Hannover Re, Scor et Lloyd’s consolident leurs positions et affinent leurs modèles de gestion des risques.

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