Naufrage du paquebot Costa Concordia

Cent ans après la perte du Titanic (avril 1912), le naufrage du Costa Concordia, à moins de 100 mètres des côtes de l’île du Giglio, Italie, constitue l’un des sinistres les plus importants jamais enregistré par les assureurs transport.

Cette catastrophe qui représente une perte financière très élevée pour l’armateur du navire et ses assureurs peut également avoir des conséquences écologiques graves.

Costa Concordia© Cezary Piwowarski, CC BY-SA 3.0

Le Costa Concordia chavire

Le navire géant de 114 500 tonnes et de 290 mètres de long pour 35 mètres de large, effectuait une croisière en Méditerranée lorsqu’il dévie de sa route habituelle de 3 milles nautiques (5 500 mètres) et heurte un récif de granit. Lors du naufrage, survenu dans la nuit du 13 janvier 2012, le Costa Concordia transportait près de 4 300 personnes de 60 nationalités différentes (3 200 passagers et 1 000 membres d’équipage).

Le choc a éventré la coque du paquebot sur 30 mètres de long. C’est par cette brèche que l’eau a pénétré dans le navire. Il n’a fallu, alors, que quelques dizaines de minutes pour transformer le bateau, fleuron de la flotte de Costa Crociere, en une épave, couchée sur son flanc à une cinquantaine de mètres de la côte.

Au 29 janvier 2012, le bilan provisoire fait état de 17 morts, 15 disparus et près de 60 blessés. De plus l’épave du Costa Concordia, qui repose par 37 mètres de fond, risque de glisser et de couler totalement avec 2 380 tonnes de carburant dans ses réservoirs. Un désastre environnemental est donc à craindre au large des côtes toscanes. L’évacuation de l’épave, par remorquage ou démantèlement sur place, ne se fera pas sans conséquences écologiques dans cette région qui compte le plus grand parc marin d’Europe.

Naufrage du Costa Concordia : la facture sera lourde pour le propriétaire et les assureurs

© Rvongher, CC BY-SA 3.0

Le naufrage du Costa Concordia qui s’annonce, d’ores et déjà, comme le plus grand sinistre maritime jamais survenu devrait coûter selon les analystes entre 500 millions USD et 1 milliard USD, dont près de 500 millions USD pour le bateau. D’autres analystes portent ce chiffre à plus d’un milliard EUR (1,28 milliard USD).

Naufrage du Costa Concordia : le coût pour l'armateur

Carnival Corporation, numéro un mondial des croisières maritimes et maison mère de l’armateur Costa Crociere, devrait supporter une lourde facture. N’ayant pas souscrit d’assurance pertes d’exploitation, le croisiériste américain s’attend à un impact financier immédiat sur ses comptes de l’ordre de 85 à 95 millions USD. De plus Carnival devra supporter une franchise de 30 millions USD pour les dommages subis par le Costa Concordia et 10 millions USD pour les dommages causés aux tiers.

La facture finale pour le croisiériste devrait atteindre 200 millions USD, soit 150 millions USD de pertes directes et 50 millions USD pour les frais de sauvetage et de rétablissement de l’épave.

Naufrage du Costa Concordia : le coût pour les assureurs

Assurance corps maritime

Cette police d'assurance maritime souscrite couvre tous les dommages subis par le corps du navire, les moteurs ainsi que les aménagements. Pour la couverture des dommages subis par le Costa Concordia, pas moins de 28 assureurs devront mettre la main au portefeuille. Le navire, construit en 2006 pour un coût de 565 millions USD, est assuré pour 510 millions USD. Le sinistre absorbera près de 10% du volume mondial des primes corps de navire, qui est de l’ordre de 5 à 6 milliards USD par an, hors navires de pêche, navigation fluviale et de plaisance.

Assurance responsabilité civile

L’assurance responsabilité civile, prend en charge les dommages causés aux tiers, qu’ils soient passagers, équipage ou riverains en cas de pollution. Pour ce type de risque, les armateurs se regroupent généralement en mutuelle : les "P&I club".

Pour le Costa Concordia, deux P&I club sont affectés, the Steamship Mutual et the Standard Club, qui paieront chacun 4 millions USD. Si le montant à indemniser dépasse 18 millions USD (une franchise de 10 millions USD à la charge du croisiériste + 8 millions USD pour les deux P&I), un pool de 13 mutuelles va entrer en jeu pour approvisionner une tranche supplémentaire de 52 millions USD. Au-delà de ce montant de 70 millions USD, c’est la réassurance traditionnelle qui prend le relais. Munich Re annonce d’ores et déjà une facture de près de 50 millions EUR (64,7 millions USD) alors que Hannover Re s’attend à débourser un minimum de 30 millions EUR (38,8 millions USD).

La couverture des bateaux de croisière mobilise une grande capacité de réassurance car les indemnisations accordées aux passagers additionnées à la valeur du corps de navire peuvent atteindre des chiffres très importants par unité de transport. L’Oasis of the Seas, le plus grand paquebot du monde dont le coût de construction s’élève à 1,8 milliard USD, peut accueillir jusqu'à 6 360 passagers et 2 000 membres d'équipage. En cas de sinistre total, les montants à la charge des assureurs seraient de l’ordre de 3,7 à 4 milliards USD.

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