Tendance baissière des tarifs de réassurance

Contre toute attente, le renouvellement des traités de réassurance du 1er janvier 2010, s’est déroulé dans un contexte d’assouplissement général des tarifs. Le mouvement haussier constaté début 2009 en Europe, en avril en Asie et en juillet aux Etats-Unis, ne s’est finalement pas poursuivi en janvier 2010.

Crédit photo: Atlas MagazineLa tendance est, plutôt, à la réduction des prix dans la plupart des branches. Ce qui n’exclut pas des disparités entre les différents marchés ainsi que des hausses ciblées dans certains pays. En fait, les négociations de janvier 2010 ont tenu compte, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe d’un système d’offre et de demande équilibré.

Le marché américain

Aux Etats-Unis, les tarifs ont reculé de 6% pour la branche catastrophes naturelles et de 10% pour les branches dommages. Une certaine stabilisation est, toutefois, constatée dans la branche automobile.

Le marché européen

Les conditions de renouvèlement ont été, par contre, plus fermes en Europe du fait de la hausse de la sinistralité en 2009. Cela n’a pas empêché, les tarifs de réassurance, de suivre la tendance générale et d’observer des baisses dans certaines branches d’activité.

Pour les catastrophes naturelles, les reculs ont pu atteindre jusqu’à 10%. Ils sont de 5 à 10% au Royaume-Uni et de 5% en moyenne en Europe continentale. Seuls les marchés français et autrichien ont subi des hausses de tarifs significatives. En France, certains programmes de réassurance ont enregistré des augmentations de l’ordre de 10%. Ce renchérissement du coût de la réassurance est dû à la forte sinistralité engendrée par la tempête Klaus qui a couté 3,5 milliards USD aux assureurs.

Des majorations encore plus importantes, entre 20 et 30%, ont été également notées sur le marché autrichien, désavantagé depuis quatre ans par d’importantes chutes de grêle.

Contrairement au marché outre-Atlantique, le marché européen de l’automobile, dont la sinistralité a été aggravée en 2009, a connu une hausse de tarification atteignant les 10%.

En revanche, en Europe, les risques commerciaux et industriels ont bénéficié d’un assouplissement des conditions de souscription.

Aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, certains taux aviation ont connu des hausses significatives alors que la baisse dans la branche maritime est estimée à 5% avec, en prime, des augmentations substantielles de capacités.

Le marché africain

La baisse du volume des primes inquiète les réassureurs. Le ralentissement de l’activité économique a entrainé une chute des primes transport facultés maritimes et une stagnation des risques liés à la construction.
Les assureurs ont souvent profité de la concurrence entre les réassureurs pour obtenir des conditions de renouvèlement avantageuses. Malgré un contexte extrêmement difficile, certains réassureurs ont pu tout de même imposer quelques augmentations de tarifs en particulier auprès de cédantes présentant une sinistralité élevée.

Le marché du Moyen Orient

La formule "business as usual" s’impose. Elle se traduit par un seul mot: baisse. Ni la crise financière internationale, ni les difficultés de Dubaï n’ont pu renverser la tendance baissière du marché. Les taux des risques dommages ont atteint des records de baisse jamais égalés. Concurrence entre assureurs et surcapacité des réassureurs ont pesé sur les conditions de renouvellement 2010.

Les raisons d’un tel retournement de tendance

Cette modération générale des tarifs de réassurance s’explique par:

  • Image provided to Microsoft by iStockphoto. Used with permission from MicrosoftUne saison cyclonique clémente dans l'Atlantique (Golfe du Mexique et Caraïbes). Les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles sont restées relativement faibles par rapport à 2008. Ces pertes passent de 200 milliards USD en 2008 à 50 milliards USD en 2009, alors que les pertes des assureurs se chiffrent, elles, à 22 milliards USD en 2009 contre 50 milliards USD en 2008
  • Les excellentes performances des réassureurs en 2009
  • Une bonne résistance des réassureurs à la crise financière, de laquelle ils sortent avec des capitaux abondants et une large capacité
  • Une baisse de la demande de réassurance

La combinaison de tels facteurs a généré un excès de capacité sur le marché ainsi qu’un surcroît de concurrence entre les réassureurs.

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