Tunisie, le secteur agricole face aux catastrophes naturelles

Les fortes précipitations, la grêle et les crues des cours d’eau et rivières affectent également le secteur agricole qui subit une dégradation des sols, entraînant un déclin de la production.

Le secteur agricole en Tunisie

L’agriculture occupe une place stratégique dans l’économie de la Tunisie. Elle contribue à hauteur de 10% du PIB et emploie en 2017 près de 14% de la population active. Le secteur participe à l’équilibre de la balance commerciale, il représente 10% des exportations.

L’activité agricole se pratique sur 10 millions d’hectares, à travers 516 000 exploitations. Les revenus d’une partie importante de la population dépendent de l’agriculture et de l’exploitation des ressources naturelles. Le secteur, qui revêt une grande importance, évolue cependant dans un environnement naturel fragile. Sa dépendance aux conditions météorologiques est très sensible.

De plus, les projections des spécialistes pour les années à venir ne sont pas rassurantes. Plusieurs régions, particulièrement celles du centre et du sud, pourraient connaître des situations climatiques des plus défavorables pour l’agriculture : variation des températures, précipitations accrues, fréquence de la sécheresse,…

Certains experts sont encore plus pessimistes. Ils prédisent que, sous l’effet de phénomènes extrêmes, certaines activités agricoles pourraient disparaître à l’avenir.

Le secteur agricole en Tunisie connait un certain nombre de contraintes parmi lesquelles :

• le morcellement des superficies exploitables : 50% des exploitations ont une taille inférieure à cinq hectares. Il s’agit de petits agriculteurs qui subissent de façon récurrente des pertes importantes,
• des ressources naturelles limitées : terres peu exploitables, érosion importante,
• une pluviométrie moyenne faible : précipitations irrégulières dans l’espace et dans le temps,
• l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes extrêmes de sécheresse et d’inondation : la grêle et les pluies torrentielles sont les phénomènes les plus redoutés par les agriculteurs,
• la hausse des températures de 2,1 C° et la baisse des précipitations de -10 à -30% à l’horizon 2050,
• la diminution progressive des surfaces exploitables due à l’intensification des phénomènes extrêmes.

Impact des catastrophes naturelles sur les risques agricoles en Tunisie

Les catastrophes naturelles ont causé 172,3 millions USD de pertes au secteur agricole tunisien au cours de la période 2011-2016. La saison 2017/2018 enregistre, à elle seule, 82 millions TND (33 millions USD) de dommages. L’Etat ne prend en charge que 6% du montant de ces pertes, soit 4,9 millions TND (1,9 million USD). Le reste est supporté par les agriculteurs.

Les risques les plus répandus sont la sécheresse, les inondations, les tempêtes de vent, la grêle, la neige, la gelée, les feux de forêt, les maladies, les insectes et animaux ravageurs.

Tunisie : répartition des dégâts par type de risque agricole (2011-2016)

Les inondations demeurent le risque le plus fréquent. Leur impact sur la production et les infrastructures est très élevé.

Principales inondations en Tunisie (1973-2018)

ND: Non disponible

Les inondations de Nabeul de septembre 2018 ont eu de graves répercussions sur l’agriculture. Cette catastrophe a endommagé 864 hectares de culture de légumes et 1000 hectares d’arbres fruitiers.

Plus de 200 000 volailles et 500 têtes de bétail ont été également perdues. On évalue les dommages agricoles à 250 millions TND (102 millions USD).

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