Catastrophes naturelles en 2022 : des montants de sinistres colossaux

catastrophes naturellesSelon le courtier Aon, les pertes économiques engendrées par les catastrophes naturelles survenues entre le 1er janvier et le 30 septembre 2022 s’élèvent à 227 milliards USD. Près de 44% de ce montant est assuré, soit 99 milliards USD.

La moitié des dommages économiques sont répertoriés aux Etats-Unis, soit environ 114 milliards USD. Arrive en deuxième position, la région Asie-Pacifique avec 56 milliards USD de dommages économiques, suivie de la région EMEA (1) avec 42 milliards USD.

Ces montants sont supérieurs à la moyenne observée aux Etats-Unis et dans la zone EMEA alors qu’ils sont inférieurs à cette moyenne en Asie Pacifique. Selon le rapport « Global Catastrophe Recap Q3 2022 » publié par Aon, le montant des sinistres économiques des trois premiers trimestres de l’année 2022 est proche de la moyenne enregistrée au cours du 21ème siècle. A contrario, la somme des sinistres assurés durant la même période dépasse largement la moyenne des années 2000 à 2012, et se rapproche de la moyenne des cinq dernières années.

Selon l’ensemble des prévisions, une forte évolution des montants des sinistres catastrophes naturelles est à prévoir en 2022. Cette dégradation de la sinistralité se manifestera à deux niveaux :

  • au niveau des événements tropicaux récents déjà enregistrés, notamment à cause de la prise en charge de l’inflation.
  • au niveau des événements futurs non encore comptabilisés en 2022. La saison cyclonique non encore clôturée peut être affectée par d’autres événements qui viendraient aggraver la situation des assureurs et réassureurs. Aggravation d’autant plus redoutée que les pressions inflationnistes sont particulièrement élevées.

Les catastrophes naturelles primaires

Les sinistres catastrophes naturelles dits primaires (2) sont essentiellement survenus au cours du troisième trimestre 2022.

Les cyclones ont frappé les régions bordant l’Océan Atlantique et l’Océan Pacifique. L’ouragan Ian, qui s’est abattu sur la Floride à la fin du mois de septembre est considéré comme le sinistre le plus coûteux de l’année. Cet événement a causé la mort de 137 personnes (5 à Cuba et 132 aux Etats-Unis) et provoqué des pertes économiques de l’ordre de 70 milliards USD.

Selon le centre de recherche CoreLogic, Ian pourrait coûter entre 28 et 47 milliards USD aux assureurs. Même si les chiffres définitifs ne seront connus que dans plusieurs mois, il est fort probable que Ian soit la tempête la plus onéreuse qui ait frappé la Floride depuis l’ouragan Andrew en 1992.

L’agence Fitch Ratings estime que les pertes assurées causées par Ian seraient comprises entre 25 et 40 milliards USD, tandis que Standard & Poor’s table sur un montant compris entre 30 et 40 milliards USD.

Enfin, le cabinet Karen Clark & Company (KCC) est plus pessimiste avec un calcul des pertes assurées s’élevant à 63 milliards USD.

Les catastrophes naturelles secondaires

Le premier semestre 2022 a été marqué par les catastrophes dites secondaires (3) et notamment par des inondations et orages violents. Plusieurs pays ont été le théâtre de catastrophes climatiques d’une ampleur hors norme. C’est le cas des terribles inondations qui ont affecté l’Australie et l’Afrique du Sud. En Europe continentale, la France a connu des épisodes de grêle sans précédent.

Swiss Re estime le coût des catastrophes naturelles secondaires à 35 milliards USD, en hausse de 22% par rapport à la moyenne des dernières années. A elles seules, les inondations survenues en Australie sont estimées à 3,5 milliards USD. C’est l’événement inondation le plus coûteux pour les assureurs au cours du premier trimestre 2022.

Cette croissance des risques secondaires inquiète tout particulièrement les réassureurs. Ces derniers sont de plus en plus réticents à couvrir ce type de risque du fait de sa fréquence et sévérité.

L’exposition à des sinistres de forte intensité

Le marché des assurances n’est pas uniquement exposé aux catastrophes naturelles. D’autres risques, notamment la pandémie et la cybercriminalité, pèsent de plus en plus sur les comptes et équilibres financiers des assureurs et réassureurs.

L’exposition du marché aux risques cyber a connu une progression exponentielle au cours des deux dernières années. En témoigne la recrudescence des cyberattaques de par le monde. L’Association des Professionnels de la Réassurance en France (APREF) estime que le risque cyber a augmenté de 50% en un laps de temps très court.

Enfin sur le plan sanitaire, la pandémie du Covid-19 continue de peser sur la reprise économique.

Tous ces phénomènes ont un trait commun. Ce ne sont plus des événements locaux, d’intensité modérée mais au contraire des risques de forte fréquence et intensité à caractère systémique.

(1) EMEA: Europe, Moyen-Orient et Afrique
(2) Les périls primaires sont des catastrophes naturelles causant d’importantes pertes pour l'industrie de l'assurance. Exemple : ouragan, tremblement de terre, ...
(3) Les périls secondaires résultent d’un péril primaire. Ce sont des événements de taille moyenne en lien avec le réchauffement climatique, exemple, inondation suite à une tempête.

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