Histoire du marché algérien de l’assurance

algerEn Algérie, les premiers signes d’une activité d’assurance apparaissent en 1845 lorsque la société française Union Incendie inaugure une agence à Alger. A partir de cette date, d’autres sociétés s’installent petit à petit pour pourvoir aux besoins des premiers colons.

Ce n’est qu’un siècle plus tard, c’est à dire à partir de 1950 que le secteur se développe véritablement grâce à l’introduction de l’assurance obligatoire accidents du travail. En 1958, l’assurance automobile obligatoire vient booster le chiffre d’affaires du marché algérien.

C’est peu avant 1962 que la branche automobile devient prépondérante, elle représente avec l’accident du travail près de 65% du total des encaissements. L’incendie ne totalise alors que 8% du total des primes du marché et seuls les risques simples sont assurés. En 1961, l’assurance des risques industriels est négligeable. Du fait de l’importance de la Mutualité Agricole, un des premiers acteurs apparu sur le marché, les risques divers sont à cette époque dominés par les assurances grêle.

Jusqu’à l’indépendance du pays en 1962, le marché local reste totalement dépendant du marché français. Toutes les sociétés, françaises ou étrangères, installées sur le sol algérien sont régies par la législation française.

A l’indépendance du pays, le législateur algérien reconduit tous les textes en vigueur en attendant la promulgation de nouvelles lois. L’Algérie compte alors 160 sociétés d’assurance titulaires d’un agrément dont la moitié sont françaises. Les agences ou succursales des sociétés sont principalement installées dans les grands centres urbains : Alger, Oran et Constantine.

La période 1962 à 1995 est marquée par trois événements majeurs : la nationalisation du marché, la spécialisation, l’ouverture du secteur aux acteurs privés.

La nationalisation du marché Algérien de l’assurance

La CAAR (Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassurance) est créée en 1963. Elle a pour mission de gérer la cession légale et de développer un portefeuille direct. Les compagnies étrangères se voient dans l’obligation de lui céder 10% de leur portefeuille, ce qu’elles refusent. Elles suspendent alors toutes leurs activités dans le pays. Leurs engagements sont repris par la CAAR et la SAA (Société Algérienne d’Assurance), qui était alors une société mixte algéro-égyptienne établie en 1964.

Après le retrait des sociétés européennes, seules exercent sur le marché algérien de l’assurance en Algérie en 1964, la CAAR, la SAA et la STAR (Tunisie) qui a repris le portefeuille de la Mutuelle Générale Française Accident (MGFA), actuellement les Mutuelles du Mans. Deux mutuelles locales, la Caisse Mutuelle Nationale Agricole, (CMNA) et la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) complètent le marché.

En 1966, les autorités algériennes nationalisent l’ensemble des compagnies étrangères et instaurent le monopole de l’Etat sur l’assurance.

Créée en 1973, la CCR (Compagnie Centrale de Réassurance) démarre ses activités en 1975. Le capital de la société est, à l’origine, détenu à parts égales par la CAAR et la SAA qui sont tenues de lui céder toute leur réassurance. La CCR devient ainsi le seul interlocuteur des réassureurs étrangers.

La spécialisation du marché algérien de l’assurance

Après la suppression des réseaux d’intermédiaires, agents généraux et courtiers, dans le début des années 1970, l’ensemble du marché algérien de l’assurance est constitué de sociétés étatiques disposant de bureaux de souscription directe, gérés par un personnel salarié.

De 1973 à 1989, l’Etat instaure une spécialisation du marché. La CAAR se voit, dans un premier temps, confier les risques d’entreprises et la branche transport alors que la SAA obtient le monopole des risques des particuliers.

En 1982, les risques transport sont retirés à la CAAR et confiés à la Compagnie Algérienne d’Assurance Transport (CAAT), nouvellement créée pour gérer ce type de risques.

En 1982, le marché algérien a la physionomie suivante :

  • la CAAR, spécialisée dans les risques d’entreprises,
  • la SAA, spécialisée dans les risques des particuliers,
  • la CAAT, spécialisée dans les risques transport,
  • la CCR spécialisée dans la réassurance.

A côté de ces sociétés anonymes, nous retrouvons la CNMA pour le risque agricole et la MGEN qui continue de gérer les risques des particuliers du personnel de l’éducation nationale.

L’ouverture du marché algérien de l’assurance au secteur privé

En 1989, la spécialisation des sociétés d’assurance est abandonnée. En 1995, un nouveau cadre juridique est instauré. Il met fin au monopole de l’Etat sur les opérations d’assurance. Dorénavant, la création de sociétés d’assurance privées est autorisée. La Compagnie Internationale d’Assurance et de Réassurance (CIAR) est la première à bénéficier de cette ouverture.

Enfin, la loi de février 2006 complète l’arsenal législatif :

  • en imposant une séparation des activités vie et non vie des sociétés d’assurance algériennes
  • en introduisant la bancassurance
  • en permettant l’ouverture de succursales de sociétés d’assurance ou de réassurance étrangères.

Le 28 février 2021, un arrêté énoncé dans le journal officiel établit les dispositions et les exigences régissant la pratique de l'assurance Takaful en Algérie.

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