Les attentes des réassureurs pour le renouvellement du 1er janvier 2023

Dans un contexte économique, financier et politique particulièrement difficile, les réassureurs n’ont pas d’autres choix que de durcir les conditions de renouvellement des traités pour 2023.

reassuranceMême si certaines pistes de redressement ont été nettement identifiées, de nombreuses incertitudes pèsent encore sur le marché mondial de la réassurance, notamment :

  • l’inflation qui fait courir un risque de sous-évaluation des sinistres,
  • le niveau des placements financiers dont les montants deviennent incertains et baissent avec la dégradation des marchés financiers depuis septembre 2021, baisse accentuée par la guerre en Ukraine,
  • le recul des capacités offertes par le marché,
  • les pertes ou fortes réductions des bénéfices,
  • le faible rendement du capital,
  • les incertitudes géopolitiques,
  • le maintien des coûts internes.

Tous ces facteurs défavorables aux assureurs vont fortement peser sur les conditions offertes par les compagnies de réassurance. Les cédantes trouveront de la capacité mais à des termes et prix en hausse sensible. Hausse qui pourrait atteindre 10%, voire 20%, notamment dans les branches incendie et catastrophes naturelles.

Début novembre 2022, par stratégie ou par indécision, nombre de réassureurs n’avaient pas encore répondu aux offres de leurs clients. Les marchés germanophones, habituellement plus rapides à renouveler les traités sont particulièrement affectés par ce retard.

Passé la première quinzaine de novembre, les assureurs auront fort à faire pour obtenir des termes acceptables. En position de force, les réassureurs tenteront d’imposer d’autres changements dont notamment :

  • des primes de réassurance minimum et déposée à hauteur de 90%,
  • des reconstitutions de garantie payantes là où, par le passé, des reconstitutions gratuites se sont progressivement imposées, notamment sur les programmes couvrant les catastrophes naturelles,
  • des clauses horaires plus strictes pour définir l’étendue des catastrophes naturelles, voire les événements sociopolitiques,
  • la limitation de la couverture des événements naturels aux risques spécifiquement mentionnés dans le contrat,
  • la baisse des commissions des traités proportionnels.

Le redéploiement des capacités des réassureurs dans les branches responsabilité civile et de spécialité

Les incertitudes entourant principalement les risques de dommages aux biens ont poussé les réassureurs vers des couvertures moins exposées aux aléas de la nature. Ces derniers se tournent plus volontiers vers les branches responsabilité civile et de spécialités.

Cette orientation est d’autant plus intéressante que les tarifs sur ces segments ont connu des augmentations intéressantes depuis le dernier renouvellement. Ces risques présentent également des profils plus prévisibles et plus stables que ceux des risques catastrophes naturelles. L’inflation reste néanmoins un sujet d’inquiétude, même si plusieurs facteurs jouent en faveur des réassureurs, ainsi :

  • les tarifs semblent suffisants dans ces branches pour atténuer les risques,
  • la nature même des assurances de responsabilités (branches à liquidation longue) offre une possibilité accrue de rendement des placements effectués parallèlement aux engagements d’assurance. De ce fait, le risque de liquidité est réduit.

Concentration du marché de la réassurance

Le poids des deux premiers réassureurs est en recul en 2021. Alors que le chiffre d’affaires cumulé des deux leaders représentait 25,6% du total des primes mondiales en 2020, ce taux passe à 24,3% en 2021.

De ce fait, les dix premiers du classement voient également reculer leur poids sur le marché. Ce dernier passe de 68,5% en 2020 à 67,7% en 2021.

A noter que China Re enregistre le plus fort recul avec une perte de deux places en 2021.

primes reassureurs

Malgré les nombreux sinistres catastrophes naturelles dont une partie importante provient des périls secondaires, les dix premiers réassureurs réalisent un ratio combiné moyen de 99,2%.

La performance est encore plus marquée pour le top 50 qui termine l’année 2021 avec un ratio moyen largement en dessous de la barre des 100%.

0
Votre notation : Aucun
Programme de publicité          Conditions d'utilisation          Copyright          Liens utiles          Réseaux sociaux          Crédits