Atlas Magazine Février 2004

La gestion des risques

En l'espace de quelques mois certains pays émergents ont été frappés par une série de sinistres exceptionnels.

Que ce soit à Bam (Iran), ou à Skikda (Algérie) ces catastrophes à caractère naturel ou technologique viennent s'ajouter à une longue liste d'événements meurtriers survenus au cours des derniers mois comme le crash du Boeing 727 du 26 décembre 2003 à Cotonou (Bénin) qui a coûté la vie à 161 personnes ou celui du Boeing 737 de Flash Airways qui s'est écrasé au large de Charm el-Cheikh (Egypte) le 2 janvier 2004 causant la mort de 148 passagers et membres d'équipage.

L'impact des catastrophes sur l'économie des pays émergents est nettement plus élevé que dans les pays développés du fait que les pertes occasionnées représentent une part importante du PIB et causent d'importants dysfonctionnements internes. A titre d'exemple, l'ouragan Mitch qui a frappé le Honduras en octobre 1998 a englouti 78% du PIB du pays.

Le coût en vies humaines est également plus élevé du fait de la fragilité des constructions. Le tremblement de terre de Boumerdès (Algérie) du 21 mai 2003 d'une magnitude de 6,8 a causé la mort de 2278 personnes et en a blessé 11 450. A la même période, le 26 mai 2003, le tremblement de terre de Tohoku sur l'île d'Honshu (Japon) d'une magnitude de 7,0 n'a provoqué que des blessures à 104 personnes.

A lui seul, un pays comme l'Algérie a connu quatre sinistres exceptionnels en moins de trois ans:

  • Inondations à Alger le 11 novembre 2001: 800 morts
  • Chute d'un Boeing 737 d'Air Algérie le 6 mars 2003: 102 morts
  • Tremblement de terre de Boumerdès (région d'Alger) le 21 mai 2003: 2 278 morts
  • Explosion à l'intérieur du complexe gazier de Skikda le 19 janvier 2004: 27 morts

Si la survenance de certains événements de nature catastrophique reste inévitable, seule une véritable politique de prévention des risques est à même de réduire les perte futures et de limiter les dommages.

En ce qui concerne les événements de nature technologique une gestion des risques appropriée est indispensable pour préserver aussi bien le capital que les personnes.

Une gestion insuffisante des risques par les assureurs découragerait à terme les réassureurs qui se détourneraient des marchés qui ne leur fournissent pas les informations nécessaires à une appréciation correcte de leurs engagements.

Or sans la possibilité de transfert vers les réassureurs d'une partie des risques de nature catastrophique, les assureurs ne pourront plus souscrire. Même en acceptant de payer le prix fort, ils n'obtiendraient pas de réassurance de qualité tant que leur gestion du risque ne respectera pas les standards internationaux.

Les réassureurs ne recherchent pas uniquement la prime, ils veulent connaître avec précision les risques qu'ils couvrent, les conditions originales des polices, les tarifs pratiqués, les expositions par zone, le profil du portefeuille couvert, les outils de suivi des engagements, …

Malheureusement beaucoup d'assureurs des pays émergents ne sont pas outillés pour répondre à ces exigences.

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