Atlas Magazine Octobre 2008

La mort subite

Septembre 2008. Monte Carlo. Un rendez-vous connu pour servir de pouls au marché de la réassurance avant la campagne de renouvellement des traités.

La tendance est plutôt soft. Seuls le rachat de Benfield par Aon et la bonne santé affichée par SCOR alimentent les discussions. Pour le reste, il n y a rien de particulier à signaler. Les absents n'ont pas eu tort.

En fait, la profession n'a d'autre préoccupation que la fin de la saison cyclonique dans le sud des États-unis.

Mais voilà, un mois après Monte Carlo, un véritable cataclysme s'abat sur la finance mondiale.

Pire que Gustav, Hanna et Ike réunis, une tornade d'une ampleur inouïe balaie AIG, le numéro un mondial de l'assurance.

Sidérés, les analystes s'interrogent. Comment cela a-t- il pu arriver ? Comment expliquer une crise qui foudroie, en une semaine, les plus puissants groupes bancaires, le plus grand assureur mondial, qui réduit en fumée des sommes colossales, détruisant les bilans des assureurs et l'épargne de millions de salariés, qui sème un vent de panique à travers le monde et engendre un climat de défiance généralisée à l'égard d'un système bancaire abandonné entre les mains d'apprentis sorciers opérant sur les marchés boursiers?

Comment également expliquer la passivité des agences de notation, elles qui habituellement, font la pluie et le beau temps sur les marchés?

A présent que la crise se propage, la question est de savoir qui va résister à sa lame de fond.

Placées en première ligne, les banques tombent les unes après les autres et dans leur sillage les assureurs et réassureurs tremblent.

Sauve qui peut, au pays de l'ultra libéralisme, le gouvernement conservateur des États-unis nationalise les entreprises en difficulté. L'heure n'est plus aux considérations philosophiques. Il faut mettre fin à l'anarchie des marchés.

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