La charge du sinistre devrait être répartie entre les assureurs, les réassureurs et le fonds d'indemnisation créé par l'Etat de Floride à la suite du cyclone Andrew.
Or, aussitôt la crainte initiale surmontée, on constate une attitude générale de minimisation de l'impact de Charley.
On ne peut comprendre une telle position qu'en se référant à l'histoire récente du marché profondément marquée par les attentats du 11 septembre 2001, la chute des marchés boursiers et la hantise des compagnies de voir leur solidité financière remise en cause par les agences de notation.
Depuis 2003, les principales compagnies survivantes à la crise ont réussi à reconstituer leurs marges et mis en place des mécanismes de répartition des risques capables de les protéger de sinistres de l'importance de Charley.
Le redressement spectaculaire du marché n'a pu se faire qu'au prix d'une politique de souscription draconienne. Les réassureurs, acteurs ayant payé le plus lourd tribut à la crise, se sont, naturellement, retrouvés à la pointe du combat.
Pour survivre d'abord et se développer ensuite, les assureurs ont renoué avec les principes de base de l'assurance à savoir : la sélection du risque, le prix du risque et la gestion du risque.
Aujourd'hui, Charley arrive sur un marché assaini où les acteurs ont mis en place des systèmes efficaces de répartition et de suivi de leurs engagements catastrophes naturelles.
En fait, le cyclone Charley a permis de tester la solidité financière d'un schéma et la capacité du marché à absorber des sinistres exceptionnels.
Il permet également de rappeler aux assureurs que la reprise doit être consolidée. L'heure est à la vigilance.
Comme toujours l'attitude des grands réassureurs sera déterminante pour l'avenir du secteur. Le prochain congrès de Monte Carlo constituera un excellent baromètre pour juger de l'évolution future.