Le combat pour l'égalité hommes-femmes : quelques références historiques
Malgré l’évolution des différentes législations et la multiplication des initiatives, le chemin à parcourir vers l’égalité homme-femme est encore long.
En 1910, Clara Zetkin, membre du parti social-démocrate allemand et initiatrice du mouvement féminin socialiste, propose la création de la «Journée internationale des femmes». Cette journée est consacrée au combat mené pour l’obtention du droit de vote et l’égalité entre les hommes et les femmes. Son initiative est à l’origine de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars de chaque année depuis 1911.
Cette journée du 8 mars rappelle la longue série de luttes menées par les femmes depuis le début du XXème siècle pour l’égalité des deux sexes. Les avancées obtenues le sont à la suite de longs combats :
- 1903Marie Curie reçoit son premier prix Nobel, celui de physique. En 1911, elle obtient celui de chimie. Elle est la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel et la seule parmi tous les lauréats à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques distincts
- 1903Naissance en Angleterre du mouvement des suffragettes dont les militantes luttaient pour l’obtention du droit de vote des femmes
- 1906En Finlande, le droit de vote des femmes est accordé pour la première fois au monde sans aucune restriction sexuelle, sociale ou raciale. Ce droit est également accordé pour la première fois en Turquie en 1930, en France en 1944, en Italie en 1945, au Cameroun en 1946, en Syrie en 1949 et en Suisse en 1971
- 1910Proposition de création de la journée internationale de la femme en 1919, la mode «garçonne» naît aux Etats-Unis et en Europe sous l’impulsion de Coco Chanel notamment. Ce courant de mode s’inscrivait dans la lutte pour l’égalité des sexes
- Après la seconde guerre mondialeDe nombreux pays, surtout européens, modifient leurs lois concernant les régimes matrimoniaux. Les femmes de ces pays jouissent dorénavant des mêmes droits que les hommes au sein du couple. En Tunisie, le Code du statut personnel est promulgué le 13 août 1956. Il vise à instaurer l’égalité entre homme et femme dans de nombreux domaines, abolissant notamment la polygamie
- A partir des années 60Les femmes ouvrent un nouveau front, celui du combat pour la légalisation de la contraception
- A partir des années 70Le droit à l’avortementse généralise en Europe, en Amérique du Nord et dans une partie de l’Asie. La Russie fut le premier pays à officiellement l’autoriser le 19 novembre 1920. L’Afrique reste un continent très restrictif à ce sujet
Le droit à l’éducation de toute personne est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. Néanmoins, de nombreuses femmes en sont encore privées. La possibilité de poursuivre des études supérieures n’est pas offerte de façon identique aux femmes et aux hommes dans de nombreux pays.
Le combat pour l'égalité hommes-femmes dans le monde du travail
Le combat pour l’égalité des genres dans le monde du travail est indissociable de celui mené par les femmes depuis de longues décennies. Même si les écarts de parité se réduisent de plus en plus, les différences de statut restent plus ou moins importantes d’une région à l’autre.
Selon des études menées par le Bureau International du Travail (BIT), les femmes occupent aujourd’hui plus de 40% des emplois dans le monde. Leur arrivée sur le marché du travail a constitué un facteur de croissance et d’évolution de la compétitivité à l’échelle planétaire.
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Les femmes dirigent aujourd’hui plus de 30% de l’ensemble des entreprises, entités individuelles comprises. Elles sont plus nombreuses dans les petites et micro-entreprises. Elles constituent ainsi 24% des employeurs dans le monde hors zone MENA où ce pourcentage n’est que de 6%.
Ce n’est que dans un passé récent que les femmes ont postulé à des postes d’encadrement. Dans les sociétés d’assurance, les femmes qui occupent des emplois à haute responsabilité sont encore relativement rares.
En 2010, le «World Economic Forum» a publié une étude révélant que moins de 5% des femmes sont Chief Executive Officer (CEO) dans les grandes sociétés membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). D’autres rapports mentionnent que les femmes sont CEO dans 5,6% des entreprises chinoises cotées en bourse, 4% en Afrique du Sud et en Inde, et 3% au Mexique.
Il est à noter qu’aucune des entreprises cotées au CAC 40 français ou au DAX 30 allemand n’est dirigée par une femme en 2012. L’accession aux postes de direction n’a connu un essor significatif dans les pays les plus avancés qu’à compter de la fin des années 70.
Dès les années 50, le poids des femmes dans la finance s’est accru. C’est dans le secteur bancaire que ce phénomène est le plus prononcé. Il l’est moins dans l’assurance. Les entreprises des grandes villes sont plus concernées par le lent changement de la structure par genre que celles des petites villes de province qui ne font que suivre le mouvement.
Dans les pays en voie de développement, l’accession des femmes, même aux postes les moins qualifiés, est beaucoup plus lente. Au début des années 90, les femmes ne constituent que 7% des effectifs des services informatiques des sociétés d’assurance indiennes.
Les changements sociaux fissurent lentement des murs invisibles mais pourtant bien réels. De façon générale, le coût de la vie a, petit à petit, obligé la femme à assumer un rôle qui était jusqu’alors exclusivement réservé à l’homme, à savoir subvenir aux besoins matériels de la famille. Aux Etats-Unis, quatre familles sur dix sont aujourd’hui soutenues exclusivement par des femmes.
Les freins à l’accession des femmes aux postes à responsabilité
La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle constitue l’un des principaux freins à l’égalité homme-femme notamment dans les régions où l’ancrage religieux ou la vision traditionnelle de la famille perdure.
La formation des femmes représente quelquefois un frein à l’accès aux postes à responsabilité. Plus à l’aise dans des filières d’expertise, les femmes s’orientent en général vers l’hyperspécialisation, ce qui les rend moins crédibles aux yeux des recruteurs, lorsqu’elles postulent à des emplois de direction. De ce fait, leur expérience en matière d’encadrement n’est pas suffisamment diversifiée.
Elles ne sont pas assez familiarisées avec l’ensemble des activités des entreprises. L’étude menée par le Bureau International du Travail dans les sociétés des pays en développement souligne ces tendances.
Alors que les femmes ont accès à un grand nombre de postes de direction, elles s’orientent plutôt vers certaines fonctions d’encadrement. Dans les compagnies d’assurance en particulier, elles restent souvent cantonnées à certains métiers comme la communication, les ressources humaines, les postes juridiques.
Toutefois, une évolution se fait aujourd’hui sentir avec des femmes plus nombreuses dans les métiers techniques tels que l’actuariat ou le risque management.
Le combat pour l'égalité hommes-femmes : mouvements, législation et initiatives
Dans plusieurs pays, des efforts sont déployés pour favoriser la mixité dans les équipes dirigeantes. Une évolution souvent appuyée par les textes de loi qui encouragent la parité homme-femme.
Les réseaux professionnels féminins
Au Royaume-Uni, où Inga Beale est depuis le 1er janvier 2014 la première femme à avoir dirigé le Lloyd’s de Londres, des réseaux féminins ont été mis en place. Certains assureurs comme Royal & Sun Alliance ambitionnent de développer dès cette année des initiatives de networking dans le but de réunir des dirigeantes d’assurance avec celles d’autres industries.
En France, un accord d’encouragement à la mixité et à la diversité a été signé en 2008. Il porte notamment sur le suivi d’actions de promotion de la mixité et la conciliation vie professionnelle-vie privée. Depuis, l’accès des femmes aux postes de direction s’est accru.
Des réseaux professionnels féminins ont également vu le jour comme Actu’Elles, destinés aux membres de l’Institut des actuaires, ou Ell’ianz, pour les femmes agents généraux d’Allianz. Ces réseaux constituent non seulement des lieux d’échange et d’information mais tentent d’apporter plus de visibilité à leur adhérentes.
En Italie, des initiatives permettent de mieux répondre aux exigences du personnel féminin à travers la flexibilité des horaires, l’accès au temps partiel ou encore la création de crèches d’entreprise.
La situation des femmes dans l’assurance en Afrique et au Moyen-Orient
En Afrique et au Moyen-Orient, le combat des femmes pour la parité homme-femme dans le domaine de l’assurance est encore long. Cette activité reste globalement aux mains des hommes. Encadrement, directions générales, comités exécutifs et conseils d’administration sont majoritairement masculins. Les initiatives destinées à faciliter la progression des femmes dans la hiérarchie sont peu nombreuses et les évolutions législatives en ce sens quasi inexistantes.
Cet environnement peu favorable aux femmes n’a cependant pas empêché un certain nombre d’entre elles de percer dans l’activité assurance et de parfaitement concilier vie professionnelle et vie familiale.