La Chine, première puissance économique mondiale, ralentit sa marche en avant et affole la planète. Inquiétude amplement justifiée tant l’empire du milieu, qui a multiplié son PIB par 20 en autant d’années s’est taillé un espace économique gigantesque.
De par son rôle de locomotive de la croissance, la Chine risque d’entrainer dans la tourmente de nombreux pays émergents dont les économies sont étroitement corrélées à la sienne. Le Brésil, la Russie, l’Argentine, l’Australie et les pays du Golfe figurent parmi les pays les plus exposés.
Ralentissement, correction, recentrage, ajustement, quel que soit le terme utilisé par les spécialistes, les réassureurs évaluent eux aussi les effets indirects d’un éventuel enracinement de la crise.
En termes de résultats techniques, le ralentissement chinois n’aura pas d’effet sur les réassureurs dont le rapport sinistres à primes est plus sensible à une catastrophe naturelle qu’au cadre macroéconomique.
Sur le plan financier, les réassureurs sont théoriquement protégés par le principe de congruence entre engagements et investissements. Les règles de bonne gestion font que les actifs d’un pays ne couvrent que les engagements pris dans ce même pays. De plus le marché chinois, très protégé par les autorités, pèse peu sur les portefeuilles des réassureurs étrangers dont les résultats 2015 seront peu impactés.
Il n’empêche. La propagation de la crise aux BRIC aura des retombées sur le chiffre d’affaires vie et non vie généré par les réassureurs. Un assèchement du volume des primes associé à des taux d’intérêt bas entrainerait une détérioration sensible des résultats et pousserait alors certains investisseurs à déserter l’Asie au profit d’autres régions comme l’Afrique, dernière zone non explorée.