Plus de cinquante ans après le début de ses opérations, l’UGAA qui se réunit tous les deux ans peine à concrétiser l’objectif d’intégration des marchés que ses fondateurs lui ont assigné.
Il faut dire qu’à son corps défendant, l’organisation surfe depuis l’origine sur de grosses vagues peu propices aux activités de ses membres. Le manque de stabilité régionale constitue un frein à la construction d’un marché intégré des assurances.
La juxtaposition, durant des décades, de plusieurs risques majeurs à caractère politique, économique, financier, sociétal et technologique a enfanté d’un secteur hétérogène aux résultats volatiles où cohabitent richesse et ruine.
Au rayon satisfaction, trois pays émergent: le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Ces marchés ont, au cours des dix dernières années, augmenté respectivement leur chiffre d’affaires de 670%, 580% et 510% alors qu’au niveau mondial, les primes n’ont progressé que de 47%. De plus, Dubaï a érigé un hub où de nombreux acteurs de stature internationale s’installent. A ces trois pays, au succès incontestable s’ajoute le Maroc qui s’est lancé dans un programme de modernisation de son secteur assurance.
A l’opposé, l’UGAA regroupe également des marchés en pleine désolation où l’activité est plus ou moins réduite à néant. L’Irak, jadis leader incontesté de la région, est empêtré dans des problèmes; de même que la Somalie, la Syrie, le Yémen, la Libye.
Enfin, entre ces deux extrêmes, un petit groupe de pays dont le Liban, Bahreïn, l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie résiste aux turbulences avec pour objectif de rester connecté au marché mondial.