La réassurance dans une impasse

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Le mal est profond. Les différentes recettes appliquées lors de chaque renouvellement semblent inefficaces pour arrêter la chute des taux.

La sinistralité, première préoccupation des réassureurs, pèse de moins en moins sur les primes. Après une année 2017 particulièrement impactée par des catastrophes naturelles de grande ampleur, les taux de 2018 ont peu augmenté. En 2017, le marché a comptabilisé 135 milliards USD de perte, alors que la moyenne annuelle des 30 dernières années n’est que de 35 milliards USD. Malgré une telle sinistralité, les réassureurs se sont retrouvés en position d’échec face à des cédantes qui ont majoritairement imposé leurs conditions.

Les fusions-acquisitions, autre solution préconisée pour assainir le marché, donnent à ce jour des résultats inverses aux attentes. Alors que le nombre de réassureurs décline d’année en année, la capacité ne cesse d’augmenter, d’où l’inefficacité de ces opérations pour espérer un quelconque redressement des taux.

Autre contradiction, les taux baissent alors que le marché est de plus en plus concentré. Les cinq premiers réassureurs contrôlent 53% de la prime mondiale de réassurance en 2017, contre 23% en 1990.

La réassurance alternative ou financière, ne constitue pas non plus un élément particulièrement pénalisant. Certes, elle amène une capacité supplémentaire de 90 milliards USD en 2017, mais elle reste focalisée sur un segment particulier, celui des catastrophes naturelles. En fait, la surcapacité provient de la réassurance traditionnelle qui noie le marché avec ses 516 milliards USD de capital à fin 2017, alors que la prime mondiale de réassurance est uniquement de l’ordre de 250 milliards USD.

Atlas Magazine N°155, Novembre 2018 [1]