Les notations souveraines en période de Covid-19

Sur les 25 pays représentant cette dernière zone, seules la Turquie, l’Arménie et la Slovaquie ont été déclassées. Dans le même temps, les notes de la Croatie, de la Bulgarie, de l’Ukraine et de la Slovénie ont été rehaussées.

À elle seule, l’agence Standard & Poor’s [4], un des leaders du marché, a passé en revue en quelques mois, plus des deux-tiers des notations souveraines qu’elle évalue habituellement. Sur les 90 pays examinés au 11 mai 2020, 51 se situent dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et 29 dans la zone des Amériques. Les dix autres pays font partie de la région Asie-Pacifique.

Parmi l’ensemble des pays étudiés, l’agence a abaissé plus d'un cinquième des notations. De plus, elle a fait passer de stables à négatives les perspectives de cinq de ces pays. Pour les 80% des pays restants, seuls 15% ont vu leur perspective passée de stable à négative.

De manière générale, les baisses de notation concernent les pays classés dans la catégorie «spéculative». La note moyenne attribuée à ces pays est "BB-".

Pour certains pays d’Amérique latine et d’Afrique, les perspectives économiques et budgétaires avant Covid-19 étaient déjà faibles. Pour ces pays, la dégradation du tissu économique et social aggravée par la pandémie sera structurelle et durable.

Covid-19 et notation des entreprises

Les sociétés énergétiques et pétrolières, les compagnies aériennes, les agences de voyage et de loisirs, celles spécialisées dans l’événementiel figurent parmi les entreprises les plus affectées par la crise sanitaire.

Standard & Poor’s a dégradé ou réduit les perspectives de 1 015 sociétés en Amérique du Nord. Plus d’une trentaine d’entreprises d’envergure mondiale bénéficiant d’excellentes notations avant la pandémie ont été dégradées.

Ces entreprises, parmi lesquelles figurent Ford, Rolls-Royce, Kraft Heinz, Renault, Delta Air Lines, Lufthansa, British Airways et Macy's, ont cumulé, en une année, plus de 320 milliards USD de dettes.