Les assureurs face à la guerre Russie-Ukraine

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La situation actuelle est tellement grave qu’elle pousse le marché à éplucher une deuxième fois ses documents contractuels. Pris de court par la pandémie du Covid-19, les assureurs ont constaté avec retard que certaines clauses des contrats étaient mal rédigées avec des formulations parfois ambigües. Des grands noms de la profession comme AXA, Allianz, Generali et le Lloyd’s ont chèrement payé ces insuffisances devant les tribunaux.

Plus complexe à gérer que la pandémie, la guerre Russie-Ukraine a rapidement dégénéré en guerre économique et financière, opposant deux camps aux visions totalement différentes.

Pour l’heure, les agences de notation évaluent les pertes des assureurs dans une fourchette de 20 à 35 milliards USD. Ce montant reste nettement inférieur à celui du cyclone Katrina de 2005 qui avait coûté 61 milliards USD à la profession. Cantonné à une guerre étrangère classique, le conflit actuel n’affectera donc pas la solidité financière du marché.

En revanche, la transformation du conflit en «cyber guerre» qui pourrait détruire des infrastructures critiques et bloquer l’activité mondiale générerait des pertes d’exploitation considérables et non assurables. Un véritable scénario catastrophe, redouté par les assureurs.

Le marché de Londres qui concentre 80% des couvertures politiques a déjà publié des modèles standard de clause d’exclusion du risque de guerre, alors que d’autres assureurs appellent à l’exclusion pure et simple de tout risque cyber des polices.

Une chose est certaine, la cyber guerre sera le prochain fléau contre lequel la planète devra lutter.

Atlas Magazine N°190, Avril 2022 [1]