La réassurance à la croisée des chemins

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Sujette ces dernières années à des événements extrêmes plus imprévisibles que jamais, la réassurance absorbe choc après choc : épidémie, dérèglement climatique, risques géopolitiques, attentats, émeutes, guerres, cybercriminalité. Par vagues successives, des risques croissants à caractère systémique déferlent sans relâche sur un marché au bord de l'asphyxie.

C'est donc dos au mur que la profession a abordé les renouvellements 2023, bien décidée à redresser au plus vite une situation qui risque de la mener au chaos.

Résultat, après trois mois de dures négociations, les réassureurs ont fini par imposer à leurs cédantes des augmentations tarifaires inédites. Le prix de certaines couvertures ayant même été multiplié par trois dans des branches et zones particulièrement exposées.

Le pressing des réassureurs a été particulièrement récompensé dans la branche catastrophes naturelles, préoccupation majeure des réassureurs avec les primes en augmentation moyenne de près de 40%. En aviation, du fait du blocage de 500 avions par les autorités russes, les taux de renouvellement des flottes sont en hausse de 150% à 200%.

Enfin, de nombreux réassureurs, dont la SCOR, réduisent leurs expositions aux risques surtout aux Etats-Unis où les catastrophes naturelles connaissent des hausses moyennes de 50%.

En fait, la détermination des leaders a été renforcée par la réduction de capacité offerte par la réassurance financière. Le rééquilibre de l'offre et de la demande de réassurance en faveur du marché traditionnel a donné plus de latitude à Munich Re, Swiss Re et consorts pour imposer leurs exigences.

Atlas Magazine N°197, Janvier 2023 [1]