De vastes régions du globe sont concernées par ces catastrophes qui touchent tous les continents. Les préoccupations concernent non seulement les zones récemment affectées par les catastrophes naturelles mais également les régions sensibles à ces phénomènes.
Dans le bassin méditerranéen, l’Algérie est connue pour sa vulnérabilité sismique et son exposition aux inondations. Dix ans après les événements dramatiques de Bab El Oued, quartier emblématique d’Alger, la Compagnie Centrale de Réassurance (CCR), a organisé le 10 novembre 2011 un séminaire international sous forme de bilan et de perspectives à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles.
Le système algérien de couverture des risques catastrophes naturelles
Le système algérien de couverture de ces risques a vu le jour en 1980 avec la promulgation de la loi 80-07 qui permettait aux assureurs d’élargir aux catastrophes naturelles les garanties offertes par les contrats incendie. Mais ce n’est qu’à partir de 2004 que le système prend sa forme actuelle.
Barrage d'El Kantara à Biskra© Astonar [4], CC BY-SA 3.0 [5] |
Devant l’ampleur des dégâts et pertes humaines causés par les inondations de Bab El Oued [6] en 2001 et le séisme de Boumerdès en 2003, la souscription des risques catastrophes naturelles est devenue obligatoire.
La couverture porte sur quatre événements : tremblement de terre, inondation, tempête et glissement de terrain.
Sont assurés les biens immobiliers, commerciaux et industriels. Le tarif est imposé par les pouvoirs publics. Une franchise par sinistre est à la charge de l’assuré.
Une copie du contrat d’assurance est exigée pour toute cession ou location d’un bien immobilier ainsi que lors de toute déclaration fiscale effectuée par une personne assujettie à cette obligation. C’est à l’état que revient la décision de qualifier un sinistre de catastrophe naturelle.
Quelques années après l’entrée en vigueur de la loi, un premier bilan établi par la CCR, fait ressortir un taux de souscription de l’ordre de 4% pour les habitations des particuliers et de 8% pour la totalité des installations industrielles.
Le total de la prime souscrite en 2010 s’élève à 1 321 532 458 DZD (16,47 millions USD).
La réassurance du risque catastrophes naturelles en Algérie
La réassurance du risque catastrophes naturelles se fait à deux niveaux. Les cédantes locales se réassurent auprès de la CCR à l’aide de deux couvertures pour l’ensemble du marché. Un premier traité en quote part d’une capacité de 2 500 000 000 DZD (31,2 millions USD) dont les compagnies retiennent 30% et cèdent 70% au réassureur national.
Un deuxième traité en excédent de perte annuelle (stop loss) couvre la rétention des cédantes en illimité (grâce à la garantie de l’état) à partir d’une priorité de 100%.
En 2010, la prime cédée par les cédantes locales à la CCR s’élève à 925 072 721 DZD (11,53 millions USD).
Au niveau de la CCR, la protection du marché se fait par le biais du pool catastrophes naturelles ACIP (Algerian Catastrophe Insurance Program), mis en place pour l’occasion. La capacité de ce pool est de 250 000 000 USD. La prime cédée aux rétrocessionnaires est de 7 192 000 USD en 2010.
Les principales catastrophes naturelles survenues en Algérie au cours des 30 dernières années
en millions USDRégion | Nature | Pertes économiques | Pertes humaines | |
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1980 | Wilaya de Chlef | Tremblement de terre | 2 000 | 3500 morts et 4500 blessés |
1994 | Mascara | Tremblement de terre | 50 | 175 morts |
2001 | Bab El Oued (Alger) | Inondation | 320 | 800 morts |
2003 | Boumerdès | Tremblement de terre | 5 000, dont 50 de dommages assurés | 2300 morts |
2008 | Ghardaïa | Inondation | 352 | 43 morts et 86 blessés |
2011 | El Bayadh | Inondation | 81 | 10 morts |