Pauvreté et catastrophes naturelles

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Le 21 mars de la même année, le parlement marocain adopte les textes d’application de la loi sur les catastrophes naturelles. En Tunisie, la loi portant création d’un fonds de compensation des dommages agricoles dus aux catastrophes naturelles a été votée en décembre 2017.

Ces exemples tirés de l’actualité récente témoignent des préoccupations de nombreux pays face aux risques majeurs qui mettent en danger les populations et pèsent sur le développement économique.

En fait, qu’ils soient riches, pauvres ou de niveau intermédiaire, les Etats font face aux mêmes aléas. Seules différences, l’intensité des catastrophes, leur impact socio-économique et les moyens mis en place pour protéger les biens et les personnes.

Malheureusement, le poids des mots et des chiffres n’est pas le même partout. Les personnes et pays pauvres sont plus durement frappés par les catastrophes que les personnes et pays nantis. Lorsqu’ils sont touchés par une calamité, les premiers nommés perdent un pourcentage plus élevé de leur richesse que les seconds. De plus, ils ne peuvent espérer aucun soutien de leurs proches et autorités.

La très forte vulnérabilité des populations à risque est aggravée par la non maîtrise de l’urbanisation et par l’absence de politiques d’aménagement territorial. Ces deux facteurs conjugués poussent les populations rurales à un exode massif vers les grandes villes, seules véritables bassins d’emploi. C’est ainsi qu’on estime que 60% des habitants de la zone Afrique-Mena s’entassent dans des logements souvent précaires autour des grands centres urbains. Autres chiffres significatifs, 92% de l’ensemble de la population de la zone précitée résideraient sur 3% de la surface totale, principalement le long des côtes.

Les catastrophes naturelles n’entraînent pas uniquement les personnes à risque vers la pauvreté, elles les y enfoncent, leur offrant peu de capacité à se relever.

Atlas Magazine N°160, Avril 2019 [1]