Le risque pandémie, futur eldorado des assureurs

[1] Cliquez ici pour télécharger le magazine [1]

Premier constat. L’assurance n’est pas un service public. Une société d’assurance est au seul service de ses membres. Ces derniers mettent en commun des primes pour s’entraider en cas de réalisation de l’événement défini au contrat.

Les primes collectées par l’assureur ne peuvent servir à payer les pertes de personnes physiques ou morales non adhérentes à la mutualité. C’est à l’Etat de venir en aide aux particuliers et entreprises affectés par une catastrophe exclue du champ des assurances.

Deuxième constat, à charge des assureurs. Alors même que la formation et la rédaction du contrat d’assurance sont encadrées par le Code des assurances, de nombreux assureurs continuent d’émettre des polices imparfaitement formulées, risques mal définis, clauses abusives, exclusions ambiguës, … Il est donc logique qu’un assureur qui émet un contrat peu clair et qui ne respecte pas les règles de conformité imposées par le législateur soit sanctionné. Dans le cas du Covid-19, toute clause mal rédigée par l’assureur joue en faveur de l’assuré.

Dernier constat, la notion de risque catastrophique évolue. Des seules garanties classiques accordées par le passé pour couvrir les catastrophes d’origine humaine, les assureurs ont progressivement accepté de prendre en charge les catastrophes naturelles. Ils ont ensuite élargi leur champ d’activité en prenant en charge sous certaines conditions les risques attentats, terrorisme, guerre civile et étrangère.

Avec le Covid-19, la profession se retrouve devant un challenge encore plus grand, une pandémie n’est pas une catastrophe locale comme peut l’être un cyclone ou un acte terroriste. Elle est par définition mondiale, d’où possibilité de sinistres hors norme. Le défi à relever par les assureurs est à la mesure de l’immense gisement de primes à portée de main.

Atlas Magazine N°173, Juillet 2020 [1]