Les assureurs face aux géants du net

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Face à cette énorme puissance technologique, commerciale et financière, les assureurs apparaissent soudain démunis, opposés à des groupes tentaculaires érigés en maîtres du monde de l’économie mondiale.

Alors que les assureurs traditionnels collectent les informations de leurs clients au niveau national, les GAFAM n’ont aucune limite territoriale ou sectorielle. Ils accumulent des données sur tout et partout, très souvent obtenues en contrepartie de services offerts gratuitement.

Cette capacité de capter et d’exploiter les informations leur a permis de constituer de méga bases de données extrêmement riches et variées.

La deuxième force des GAFAM réside dans leur capacité de vendre, basée sur des réseaux de distribution et une communication inégalables. Cette situation de quasi-monopole dans leur domaine respectif en fait des concurrents redoutables, maîtres du cross-selling.

A lui seul, Google centralise 90% des requêtes sur internet. YouTube, filiale de Google, est plus visionné que n’importe quelle chaîne de télévision alors que Facebook totalise près de trois milliards d’utilisateurs mensuels.

Du point de vue financier, les GAFAM pèsent plus que le Japon ou l’Allemagne. Les capitalisations boursières à fin 2020 de Apple (2 254 milliards USD) et de Amazon (1 634 milliards USD) sont supérieures au PIB 2020 de l’Italie, classée 7^ème puissance économique mondiale.

Autre ordre de grandeur, la plus forte capitalisation boursière d’un assureur à fin 2020 (Berkshire Hathaway [2] ¹) est de 544 milliards USD, un montant nettement inférieur à celui affiché par le dernier des GAFAM, Facebook qui atteint 776 milliards USD.

^* Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft
¹ L’assurance ne représente qu’une partie des activités du conglomérat

Atlas Magazine N°180, avril 2021 [1]