De plus en plus redoutables, les vagues de chaleur record créent des conditions propices aux départs de feu. Des incendies [4] ravageurs ont particulièrement touché au cours de la saison estivale 2022 l’Espagne, le Portugal, la Sicile, la France, l’Algérie, la Grèce, l’Italie et la Californie.
Au niveau de l'Union Européenne, plus de 700 000 hectares de forêts sont partis en fumée depuis le 1er janvier 2022. A mi-août 2022, le nombre d’incendies atteint 2 300, bien plus que les 1 349 incendies enregistrés en moyenne annuellement au cours de la période 2006-2021. Tous les pays d’Europe de l’Ouest sont touchés, particulièrement l’Espagne, la France et le Portugal qui a vu 1 % de son territoire ravagé par les flammes.
De l’autre côté du pourtour méditerranéen, l’Algérie a fait face à plus de 150 feux de forêts. Le bilan officiel du mois d’août fait état de 37 morts, plus de 200 blessés et la destruction de 800 hectares de forêt et 1 800 hectares de taillis.
La Californie, en sécheresse persistante depuis deux décennies, est frappée chaque été par d’importants feux de forêt. Sous l’effet du réchauffement climatique, la saison des incendies dure désormais plusieurs mois et ravage de larges superficies. Deux événements majeurs ont marqué la saison 2022 : l’incendie de «McKinney», qui a détruit plus de 20 638 hectares et celui de «Oak Fire» qui a ravagé 7 200 hectares de végétation et détruit 41 maisons.
Compte tenu du réchauffement climatique, la planète connaîtra davantage d’épisodes de chaleur extrême avec des périodes de sécheresse plus sévères et plus récurrentes, prévient la fédération professionnelle des assureurs français «France Assureurs».
Incendies : le cas de la France
La France a connu durant la saison estivale 2022 « l’été de tous les extrêmes » : feux de forêt, grêle, tempêtes, sécheresse, inondations. Les assureurs ont dû faire face, en quelques mois, à une succession de sinistres climatiques d'une ampleur sans précédent. Des aléas qui devraient coûter très cher à l’assurance.
Selon France Assureurs, à fin septembre 2022, les pertes assurées atteignent déjà un record de 5,2 milliards EUR (5 milliards USD). Un montant bien au-delà de la moyenne annuelle de 3,5 milliards EUR (3,9 milliards USD) sur la période 2017-2021.
A eux seuls, les épisodes de sécheresse de 2022 ont occasionné aux bâtiments près de 2,4 milliards EUR (2,3 milliards USD) de pertes assurées.
Pour la période 2020-2050, la fédération anticipe une hausse des pertes causées par la canicule [5] et la sécheresse à 43 milliards EUR (42 milliards USD). Ce montant est trois fois plus élevé que les 13,8 milliards EUR (13,5 milliards USD) de pertes enregistrées au cours de la période 1989-2019.