Africa Re, un exemple de réussite

Africa Re est un exemple de réussite. Dans une Afrique instable, morcelée, tiraillée entre plusieurs courants et soumise à diverses influences, la compagnie a su rassembler autour d’elle les énergies de tout un continent en mal de reconnaissance.

Au fil des années, la société a réussi à s’imposer comme un géant panafricain. Ce couronnement a changé le paysage de l’assurance et de la réassurance de tout le continent.

africa re

Aujourd’hui, après 40 ans d’activité, Africa Re figure parmi les plus grands réassureurs mondiaux. Elle souscrit 689 millions USD dans plus de 60 pays, dispose de plusieurs filiales et bureaux régionaux.

Elle bénéficie d’une notation A- délivrée par les deux plus grandes agences mondiales Standard & Poor’s et A.M. Best. Personne n’imaginait un tel succès.

La naissance difficile d'Africa Re

africa reAfrica Re House à Lagos (Nigeria)

Le besoin de doter le marché africain d’une société de réassurance continentale s’est fait sentir dès le début des années 70. Malheureusement le contexte de l’époque n’incitait pas à une telle prise de risque.

Le projet s’annonçait d’autant plus difficile que l’Afrique manquait cruellement de ressources humaines et matérielles et que les disparités politiques, économiques, culturelles et linguistiques semblaient insurmontables.

A l’époque, l’activité de réassurance était réservée aux seules sociétés traditionnelles des pays économiquement matures.

Ces obstacles n’ont pas découragé les initiateurs du projet. Le 24 février 1976, Africa Re est née à Yaoundé (Cameroun) avec un capital autorisé de 15 millions USD(1). La Banque Africaine de Développement (BAD)(2) et 36 Etats membres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en sont les premiers actionnaires(3).

Les objectifs de la société sont clairs. Elle a pour mission de mobiliser les ressources financières, d’accroître les capacités de réassurance du marché, de diminuer au maximum les sorties de devises en dehors du continent et de soutenir le développement économique africain.

La compagnie nouvellement créée débute ses opérations à Accra (Ghana). Elle s’installe quelques mois plus tard, à Lagos (Nigeria), qui deviendra son siège officiel.

En 1980, soit quatre ans après sa naissance, Africa Re ouvre un premier bureau régional au Maroc, suivent ensuite ceux du Kenya (1982) et de la Côte d’Ivoire (1987).

Une jeunesse mouvementée

Au tournant des années 80-90, les problèmes socio-économiques perdurent. L’instabilité politique atteint une grande partie de l’Afrique.

Ce contexte pèse lourd sur l’activité des entreprises, menaçant certaines de disparition. Les plans d’ajustement structurel et monétaire imposés par le Fonds Monétaire International (FMI), aggravent la situation et fragilisent le secteur de l’assurance et de la réassurance. Le futur d’Africa Re s’annonce alors plus qu’incertain.

Pour faire face à cette situation critique, le conseil d’administration décide, en 1990, de faire passer le capital à 30 millions USD et d’ouvrir l’actionnariat aux sociétés africaines et étrangères.

En 1992, d’autres Etats africains, convaincus par le potentiel de la société, rejoignent Africa Re faisant passer le nombre d’actionnaires étatiques de 36 à 41(4).

Africa Re à l’âge adulte

Vue de Johannesburg

La fin de l’apartheid(5) en Afrique du Sud marque un tournant dans l’évolution d’Africa Re. En 1995 un bureau de contact est créé à Johannesburg.

Ce dernier se transforme en filiale en 2004. La société est désormais non seulement présente aux quatre coins du continent mais elle a surtout accès au plus important marché africain de l’assurance.

Aujourd’hui, l’Afrique du Sud comptabilise à elle seule près du tiers des primes de la société.
En 1997, Africa Re procède à une deuxième augmentation de capital. Ce dernier est porté de 30 à 50 millions USD.

Les ressources financières générées par cette opération facilitent l’expansion de la société.

Au cours de la même année, un bureau de contact est ouvert à Maurice. Il se transforme en bureau régional, en 2003.

En 2000, la société construit son propre siège « Africa Re House » dans le quartier commercial Victoria Island à Lagos. D’autres locaux seront ultérieurement bâtis, notamment à Abidjan en 2001, à Nairobi en 2003 et à Casablanca en 2005. L’acquisition de ces nouveaux sièges démontre la volonté de croissance de la compagnie à l’échelle continentale.

En 2001, une troisième augmentation de capital est réalisée. Ce dernier passe alors de 50 à 100 millions USD. Le développement de la société continue. Toujours en 2001, un bureau de contact est créé au Caire (Egypte), il est érigé en bureau régional en 2004. Cette nouvelle structure parachève la couverture territoriale du nord-est de l’Afrique.

Autour des années 2004 et 2005, quatre institutions financières(6) entrent à hauteur de 20% dans le capital.

Quelques années plus tard, c’est-à-dire en 2007, le conseil d’administration décide une quatrième augmentation du capital qui passe à 500 millions USD. Cette opération donne une nouvelle dimension au réassureur africain qui dispose dorénavant de la capacité requise pour souscrire plus d’affaires et conforter sa présence dans les différents marchés du continent.

En 2010, Africa Re inaugure au Caire une filiale dédiée à la réassurance islamique. Dénommée Africa Retakaful, la société opère essentiellement dans la zone MENEA (7).

En 2011, un bureau local ouvre ses portes en Ethiopie. Il vient renforcer la présence de la société en Afrique Orientale et maximiser les opportunités d’affaires dans cette région stratégique.

Africa Re, chronologie de l'augmentation de capital

 Capital autorisé en USDDate
Capital initial15 millions1976
1ère augmentation de capitalDe 15 à 30 millions1990
2ème augmentation de capitalDe 30 à 50 millions1997
3ème augmentation de capitalDe 50 à 100 millions2001
4ème augmentation de capitalDe 100 à 500 millions2007
Capital actuel500 millions2014

L’âge mûr d'Africa Re

Africa Re a obtenu en 2012 le statut d’opérateur au Brésil © Klaus with K, CC BY-SA 3.0

Après plusieurs années d’expansion à marche forcée, Africa Re a non seulement réussi à tenir tête aux réassureurs traditionnellement présents sur le continent, mais a également su attirer en son sein des entreprises étrangères au continent. C’est ainsi qu’en 2012 IRB-Brasil Re, premier réassureur brésilien, entre dans le capital de la société.

Cette alliance permet à Africa Re d’obtenir le statut d’opérateur au Brésil, d’étendre ses activités à l’Amérique latine et de bénéficier, entre autres, de l’expertise technique de son homologue sud-américain.

En février 2015, Axa, leader mondial de l’assurance devient actionnaire d’Africa Re avec une participation de 7,15%. En mars de la même année, le groupe canadien Fairfax Financial Holdings acquiert également une participation de 7,15% pour un montant de 61 millions USD.

Ces actionnaires ont racheté les parts des Institutions de Financement du Développement (SFI, DEG et FMO) qui sont, conformément à leur stratégie de placement, sortis de l’actionnariat.

Le réassureur africain dispose désormais d’appuis de taille et d’une capacité financière à la mesure de ses ambitions, à savoir, consolider sa place de numéro un de la réassurance en Afrique.

Dans cette perspective, Africa Re ouvrira un nouveau bureau local au Soudan en juillet 2016.

Africa Re sous la loupe des agences de notation

A son arrivée sur le marché sud-africain, de loin le plus développé du continent, Africa Re a entrepris de se soumettre en 1995 à la notation locale de Fitch IBCA, qui lui a accordé la note A.

En 1998, Standard & Poor’s (S&P) attribue la note « BBB » à Africa Re. Cette notation, qui intervient une année après la seconde augmentation de capital, projette la compagnie au-devant de la scène internationale.

Dès lors, Africa Re entre dans le cercle des grands réassureurs. Elle augmente progressivement ses fonds propres pour satisfaire aux exigences du marché international soumis aux diktats des agences de notation.

En 2002, soit une année après sa troisième augmentation de capital, A.M. Best attribue la note A- avec perspective stable au réassureur africain.

En 2004, Africa Re figure parmi les 150 premiers réassureurs mondiaux. Une année plus tard, Standard & Poor’s fait passer la notation de la société de «BBB» à « BBB+» avec perspective stable.

En 2009, la même agence rehausse la note de crédit et de solidité financière d’Africa Re de BBB+ à A- (excellent) avec perspective stable.

La stratégie d’Africa Re continue de porter ses fruits. En 2013, S&P classe la société parmi les 40 plus grands groupes de réassurance dans le monde et par là même, premier réassureur en Afrique et au Moyen-Orient.

A.M. Best n’est pas en reste. En 2014, l’agence de notation américaine salue une nouvelle fois la bonne santé financière du réassureur, en portant sa perspective de stable à positive. Elle maintient sa note de solidité financière à A- (excellent).

Les agences de notation sont unanimes à saluer la forte capitalisation de la compagnie, son excellente position concurrentielle sur le continent, son portefeuille géographiquement diversifié, l’amélioration de sa gestion des risques et sa politique prudente de souscription et d’investissement.

Les performances réalisées sont d’autant plus méritoires qu’elles interviennent dans un cadre africain marqué par une instabilité politique et économique. Cet environnement pénalise in fine Africa Re.

Evolution des notations d’Africa Re

DateA.M. BestStandard & Poor’s
1998 -BBB
2002A- avec perspective stableBBB
2005A- avec perspective stableBBB+
2009A- avec perspective stableA- avec perspective stable
2014A- avec perspective positiveA- avec perspective stable
2015A- avec perspective positiveA- avec perspective stable

* Africa Re: dernière mise à jour de la notation

Chronologie des faits

  • 1976
    Le 24 février 1976, la compagnie africaine de réassurance est créée à Yaoundé au Cameroun avec un capital souscrit de 10 millions USD
  • 1977
    Démarrage des activités d’Africa Re à Accra (Ghana) Transfert des opérations à Lagos (Nigeria)
  • 1978
    Souscription des premières affaires à partir de son siège de Bookshop House à Lagos
  • 1980
    Création du bureau régional de Casablanca (Maroc)
  • 1982
    Création du bureau régional de Nairobi (Kenya)
  • 1987
    Création du bureau régional d’Abidjan (Côte d’Ivoire)
  • 1990
    1èreaugmentation de capital social qui passe à 30 millions USD
  • 1995
    Création d’un bureau de contact à Johannesburg (Afrique du Sud) qui se transforme en bureau régional en 2004 Première notation locale: « A » octroyée par Fitch IBCA , Afrique du Sud
  • 1997
    2èmeaugmentation du capital (de 30 à 50 millions USD) Création d’un bureau de contact à Port-Louis (Ile Maurice). Ce dernier se transforme en 2003 en bureau régional, basé à Ebène
  • 1998
    Standard & Poor’s attribue la note « BBB » à Africa Re
  • 2000
    Inauguration du nouveau siège d’Africa Re à Lagos (Nigéria)
  • 2001
    3 ème augmentation de capital (de 50 à 100 millions USD)Création d’un bureau de contact au Caire (Egypte) qui se transforme en bureau régional en 2004
  • 2002
    A.M. Best attribue la note « A- » avec perspective stable à Africa Re
  • 2005
    Standard & Poor’s améliore la notation d’Africa Re de «BBB» à «BBB+»
  • 2007
    4 ème augmentation de capital (de 100 à 500 millions USD)
  • 2009
    S&P améliore la notation d’Africa Re de « BBB+ » à « A- » avec perspective
  • 2010
    Création de la filiale Africa Retakaful (Egypte)
  • 2011
    Création d’un bureau de contact à Addis-Abeba (Ethiopie)
  • 2012
    Entrée d’IRB-Brasil Re dans le capital d’Africa Re
  • 2013
    S&P classe Africa Re parmi les 40 plus grands groupes de réassurance mondiaux
  • 2014
    A.M. Best améliore la perspective d’Africa Re de stable à positive
  • 2015
    Entrée d’AXA et de Fairfax dans le capital d’Africa Re

Africa Re, les cessions légales

L’accord portant création d’Africa Re stipule que tous les assureurs des Etats membres doivent céder 5% de leurs traités de réassurance à la société panafricaine.

Cette mesure a permis à Africa Re nouvellement créée de mieux se positionner sur un marché dominé à l’époque par les grands groupes internationaux comme Scor, Munich Re, Swiss Re, Hannover Re,…

Grâce à une politique de proximité assurée par des bureaux régionaux très actifs, Africa Re a réussi petit à petit à se faire accepter comme un réassureur commercial qui cote et apérite aussi bien des traités que des risques facultatifs.

Aujourd’hui, après 40 ans d’existence, les cessions légales ne représentent qu’un pourcentage relativement faible du chiffre d’affaires global de la société. De près de 100% du chiffre d’affaires en 1978, ces cessions légales passent à 9% à fin 2014. Ces proportions varient d’une région à l’autre du continent.

Cessions légales/Cessions volontaires: comparatif 2000-2014

cession légale africa re Source: Africa Re

C’est la zone Afrique Orientale et Australe qui cède le plus de cessions non obligatoires. En 2014, les cessions légales ne représentent que 5% du total des affaires souscrites dans cette région.

A l’opposé, c’est le portefeuille Afrique du Nord qui comptabilise le taux de cessions légales le plus élevé, 25% en 2014. Ce taux a fortement chuté depuis l’année 2000 où il était de 70%.

Africa Re, composition de l'actionnariat

Initialement composé exclusivement d’Etats africains associés à la BAD, l’actionnariat actuel d’Africa Re est très diversifié. Il comprend des Etats africains, des sociétés d’assurance et de réassurance africaines, des institutions financières internationales et des assureurs et réassureurs étrangers.

Africa Re, actionnariat au 31-12-2015

Actionnariat au 31-12-2015(8)
41 Etats membres de l’Union Africaine33,59%
111 compagnies africaines d’assurance et de réassurance32,85%
Banque Africaine de Développement (BAD)8,17%
Actionnaires non africains (IRB-Brasil Re)8,17%
AXA Africa Holding7,15%
Fairfax Financial Holding7,15%
PROPARCO2,92%

Source: Africa Re (1) Capital autorisé 15 millions USD, capital souscrit 10 millions USD, capital libéré 4,6 millions USD
(2)La BAD est l’initiatrice du projet Africa Re dès 1971
(3) Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Tchad, Congo, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Lybie, Madagascar, Mali, Mauritanie, Ile Maurice, Maroc, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Togo, Tunisie, Ouganda, Zambie
(4)Voir détails en annexe II
(5)L’apartheid, mot d’origine africaine, signifiant «séparation». L’apartheid est une politique dite de «développement séparé» affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques. Cette politique a été introduite en Afrique du Sud par le parti national à partir de 1948. Elle a été abolie le 30 juin 1991.
(6)En 2004, la Société Financière Internationale SFI (8%). En 2005, l’Institution allemande de financement et de développement DEG (8%), la banque d’affaires néerlandaise FMO (1%) et PROPARCO filiale de l’Agence Française de Développement (3%).
(7)MENEA: acronyme de « Middle East and North East Africa » (Moyen-Orient et Afrique du Nord-Est)
(8)Voir détails en Annexe II

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