En dépit du nombre élevé de catastrophes naturelles survenues au cours de l'année 2004 qui ont valu à celle-ci d'être qualifiée, ici même, d'«annus horribilis», le marché mondial de l'assurance ne semble pas avoir été ébranlé par l'ampleur des pertes humaines et matérielles enregistrées.
Le renouvellement 2005 des traités de réassurance s'est déroulé de façon plutôt satisfaisante pour les assureurs. A l'exception de l'énergie et du transport, toutes les branches d'assurance ont bénéficié de conditions de renouvellement en nette amélioration par rapport à celles qui ont prévalu l'année précédente. Même les taux des risques catastrophes naturelles ont connu une certaine détente, c'est tout dire!
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette «soft attitude» des réassureurs:
- la ferme résistance des assureurs qui, lors des négociations, n'ont pas hésité à faire jouer la concurrence pour obtenir les meilleurs prix, quitte à retenir davantage de risques.
- la nouvelle hiérarchisation des critères de décision qui place, en tête des préoccupations, le coût de la réassurance avant la sécurité. Nécessité oblige: ce renversement des priorités s'explique par la compression des budgets et les exigences de rentabilité des actionnaires.
- une meilleure gestion des risques acquise par les assureurs grâce, notamment, à la maîtrise de nouveaux outils d'analyse et de modélisation des programmes de réassurance.
- un contexte favorable: après avoir surmonté les crises précédentes au prix d'un assainissement et d'un renforcement de ses fondements, le marché qui a reconstitué ses marges, est en meilleure position pour absorber les sinistres de l'année 2004.
Deux autres éléments contribuent également à la détente du marché:
- l'accroissement de la capacité de réassurance. Après avoir déserté le marché, les investisseurs se remettent à croire à la réassurance en y apportant des capacités supplémentaires.
- le pragmatisme de certains souscripteurs de réassurance qui ont dû se résoudre à consentir des rabais pour sécuriser leurs portefeuilles et fidéliser leurs grands clients.
