Suite à la publication le 5/08/2022 d’un article intitulé « Explosion de Beyrouth : faible indemnisation et climat difficile pour les assureurs et réassureurs [4] », la rédaction d’Atlas Magazine a reçu plusieurs demandes de mise au point dont celle de Gabriel Bejjani, Chairman de Nasco Re Holding dont nous reprenons certains passages ci-après.
La survenance d’événements de type catastrophique nécessite parfois des années de recherche pour établir les causes du sinistre et les responsabilités.
A titre d’exemple, l’explosion de l’usine AZF de Toulouse du 21 septembre 2001 qui a occasionné des dommages matériels considérables et provoqué la mort de 31 personnes a nécessité 16 années d’enquête pour établir la responsabilité pénale du propriétaire de l’usine.
Passé le choc de l’explosion de Beyrouth et après constitution des dossiers d’indemnisation, les assureurs libanais ont graduellement commencé à régler les sinistres automobile et dommages.
La preuve de non garantie d’un événement incombant aux assureurs qui à ce stade de l’enquête, ne pouvaient exclure de façon formelle leurs engagements, certains d’entre eux ont décidé alors d’accélérer la procédure et d’indemniser les assurés. Ces règlements assortis des clauses usuelles de non reconnaissance de responsabilité et de subrogation ont permis aux compagnies libanaises de respecter leurs engagements sans attendre les conclusions d’un juge soumis à d’importantes pressions politiques.
Ainsi, les principaux assureurs du marché dont Bankers ont indemnisé la quasi-totalité de leurs sinistres avec le support des réassureurs qui ont en majorité honoré leurs engagements par le biais de solutions pragmatiques. Cette initiative d’urgence a été plus que bénéfique pour l’industrie de l’assurance. Elle a permis de réduire le coût des sinistres impacté par l’inflation locale grandissante et la flambée des prix des matières premières à l’international suite au conflit russo-ukrainien. »