Réassurance et risque de pandémie

Les traités de réassurance excluent souvent le risque d'épidémie et de pandémie dans les branches les plus exposées à ce type de risque.

criseLa réassurance non proportionnelle, en excédent de sinistre par événement, est une première solution de couverture du risque pandémie. Elle est mise en jeu lorsque le montant du sinistre à payer dépasse un certain seuil fixé d'un commun accord entre l'assureur et le réassureur. Un plafond d'engagement est également négocié entre les deux parties.

Une deuxième solution de réassurance est possible avec la titrisation du risque pandémie. Cette méthode de réassurance financière connait un important développement depuis le début des années 2000. Les assureurs et réassureurs y ont de plus en plus recours pour se couvrir contre les risques de catastrophes naturelles.

Risque nouveau, la pandémie est actuellement exclue de la majorité des traités de réassurance des risques catastrophes classiques et des couvertures à caractère financier.

En fait tout dépend des marchés. Dans la région Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA), les réassureurs souscrivant sur les marchés allemand et scandinave semblent les plus affectés. Le marché britannique de la réassurance est également impacté mais dans une moindre mesure.

Deux syndicats Hiscox et Beazley seraient particulièrement concernés par le COVID-19. Près de 48% du 1,4 milliard USD de primes souscrites par Beazley comporterait une exposition pandémie. Ce taux s'élève à 36% pour Hiscox. Il s'agit d'un risque d'exposition et non de sinistres affectant les souscriptions directes et de réassurance. Les branches dommages aux biens, responsabilité civile, pertes d'exploitation, annulations d'événements et risques politiques seraient les plus affectées.

Munich Re paie également un tribut élevé à la garantie annulation d'événement. L'assureur bavarois a signé un contrat annulation des Jeux Olympiques de Tokyo de plusieurs centaines de millions d'Euros. Le géant allemand espère réduire sa perte, les JO étant officiellement reportés et non annulés d'où une certaine marge de manœuvre.

L'annulation du tournoi de tennis de Wimbledon a coûté 175 millions USD au marché de l'assurance.

L'envergure de la pandémie actuelle étant tout à fait inédite, les réassureurs n'étaient pas préparés à une telle situation. De ce fait, de nombreux traités de réassurance, notamment en dommage, ne sont pas tout à fait clairs sur l'exclusion ou non de ce risque.

Ce flou rédactionnel promet de longues négociations entre assureurs et réassureurs sur la prise en charge ou non des sinistres. Il faut donc s'attendre à une application systématique de l'exclusion du risque de pandémie lors des prochains renouvellements, notamment dans les traités couvrant les catastrophes.

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