Séismes en Turquie : les conséquences économiques

Les conséquences économiques des deux séismes qui ont touché la Turquie le 6 février 2023 sont considérables. Elles auront un impact significatif sur l'économie du pays.

Le coût total de la catastrophe ne sera toutefois connu qu’après plusieurs années.

Séismes en Turquie : le coût matériel direct

seisme turquieSelon une première estimation des dégâts, réalisée par la Banque Mondiale, les dommages matériels directs du séisme pourraient atteindre 34,2 milliards USD, soit 4% du PIB de la Turquie.

Cette estimation qui pourrait atteindre jusqu’à 40,7 milliards USD n’intègre ni l'impact indirect des destructions sur l'activité économique du pays, ni le coût de la reconstruction. Ce dernier pourrait être deux à trois fois plus élevé.

D’autres institutions internationales d’évaluation des risques comme Moody’s RMS, Verisk ou Karen Clark & Company (KCC) avancent pour leur part des estimations plus prudentes avec une fourchette de pertes matérielles comprise entre 20 et 25 milliards USD.

NB : mi-mars 2023, la Banque mondiale évalue le coût des dommages matériels à 100 milliards USD.

Séismes en Turquie : le coût de la reconstruction

Pour la confédération des entrepreneurs turcs (TEBC, Turkish Enterprise and Business Confederation), le montant de reconstruction des bâtiments et des infrastructures endommagés par le tremblement de terre en Turquie pourrait se situer dans une fourchette de 50 à 85 milliards USD.

La zone à rebâtir s’étale sur 110 000 km2, peuplée par 13 millions d'habitants. Les autorités annoncent le début des travaux de construction de 30 000 bâtiments résidentiels dans la zone sinistrée en mars 2023.

Séismes en Turquie : le coût sur le budget de l’Etat

Selon les estimations de la TEBC, le budget de l’Etat supporterait un déficit de 10,4 milliards USD alors que les pertes en main-d'œuvre dans les régions affectées coûteraient 2,9 milliards USD à l'économie nationale. Les zones détruites par le séisme occupent une place importante dans l’économie du pays. Elles réalisent :

  • près de 12 % du PIB du pays,
  • environ 20% de la production agricole et forestière,
  • 10% de la production manufacturière,
  • près de 15% de l'activité de construction.

Avec l’arrêt de la production et la destruction totale ou partielle de plusieurs usines, des secteurs comme le textile, l'habillement, le commerce de détail, l'agroalimentaire, les services,… seront lourdement impactés par la catastrophe naturelle.

A court terme, les conséquences sur l’économie locale, déjà fragilisée par la chute de la livre turque et l’inflation (+83,4% en septembre 2022), seront terribles.

Face à l’ampleur des dégâts, la croissance du pays devrait fortement ralentir. Lors du tremblement de terre d’Izmit (située à 100 km à l'est d'Istanbul) en 1999, le PIB s'était contracté de 3,3% avant de rebondir à 6,8% en 2000. Plus de 40% de l'industrie turque avaient alors été impactés par le séisme.

Pour parer à la situation d’urgence, la banque centrale turque a baissé son taux directeur pour consolider l'emploi, soutenir la production industrielle et stimuler la croissance.

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