La Turquie face aux tremblements de terre

seisme turquieLa date du 6 février 2023 marquera à jamais la Turquie. Fait extrêmement rare, la catastrophe naturelle constituée de deux tremblements de terre distincts espacés de quelques heures devient le pire désastre naturel qu’a connu la région depuis plus d’un siècle.

Le premier séisme de magnitude 7,8, survenu à 4h17, heure locale, est l’événement le plus meurtrier de ce type dans le monde depuis les années 2020. Le second de magnitude 7,5 situé à 95 kilomètres du premier a eu lieu à 10h24.

Ces deux puissants évènements ont laissé derrière eux un très lourd bilan humain estimé à 48 448 morts et des centaines de milliers de blessés.

En mars 2023, les dégâts matériels sont évalués à près de 100 milliards USD.

La Turquie, terre de séismes

La Turquie se trouve sur deux failles sismiques principales. L’une, la faille nord-anatolienne (comptant deux séismes majeurs en 1939 et 1999) se positionne au nord du pays alors que la seconde, la faille est-anatolienne, est localisée dans le sud-est.

Située au carrefour des trois plaques tectoniques (africaine, arabique et eurasienne), la microplaque tectonique turque subit périodiquement de violents mouvements. Avec l’accumulation de pression, une énorme énergie finit par se libérer provoquant ainsi de forts séismes.

Le premier tremblement de terre du 6 février 2023 qui s’est produit sur la faille est-anatolienne, se caractérise par :

  • sa forte intensité,
  • sa faible profondeur (18 kilomètres sous la surface de la terre),
  • la survenance, quelques heures après, d’un deuxième fort séisme de magnitude similaire,
  • l’extension de la zone des répliques sur plusieurs centaines de kilomètres,
  • l’enregistrement de plus de 7 500 répliques depuis le 6 février le long de la faille anatolienne.

Selon l’Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), le puissant séisme a engendré une faille de près de 200 km de longueur sur une profondeur d’environ 25 km avec un déplacement de la région d’environ trois mètres vers le sud-ouest.

Les tremblements de terre les plus puissants en Turquie depuis 1900

DateLieuxMagnitudeNombre de mortsNombre de blessés
6 février 2023Turquie, Syrie7,8 et 7,550 000100 000
Avril 2022Pütürge, province de Malatya5,2--
Novembre 2022Gölyaka, Düzce5,9293
Janvier 2020Elazig, Izmir6,81171600
Octobre 2020Mer Egée6,6241053
Juin 2017Mer Egée6,32480
Octobre 2011Van7,26044152
Mars 2010Basyust, Elazig64274
Août 1999Izmit, Marmara7,617 00043 000
Décembre 1939Erzincan7,830 000-

Le tremblement de terre du 6 février 2023 se classe désormais parmi les cinq séismes les plus meurtriers dans le monde depuis le début des années 2000.

Tremblement de terre du 6 février 2023 en Turquie : des paysages apocalyptiques

Secoués le 6 février 2023 par la double secousse dévastatrice et par les nombreuses répliques, des immeubles entiers se sont effondrés comme des châteaux de cartes. Pour la seule Turquie, des villes comme Antakya ont été complètement rasées, alors que d’autres ont été très lourdement affectées : Hatay, Kahramanmaras, Adiyaman, Gaziantep, Adana, Malatya, Kilis, Islahiye, …

L’ampleur et l’étendue des dégâts est saisissante : des quartiers entiers ravagés, plus de 160 000 bâtiments écroulés ou sévèrement endommagés, des routes éventrées, des infrastructures détruites, des lignes de chemin de fer coupées, des champs fissurés, etc.

Du fait de l’heure de survenance de la première secousse, le bilan humain est très lourd. Saisis en plein sommeil, les habitants n’ont pas eu le temps de réagir et d’évacuer leur domicile.

Selon un dernier décompte en date du 24 février 2023, le nombre de personnes décédées dépasse les 50 000, dont plus de 44 000 sur le sol turc. Selon les Nations Unies qui redoutent une crise humanitaire de grande ampleur, ce bilan provisoire pourrait même doubler.

En plus du nombre important de décès, on recense plus de 100 000 disparus, des centaines de milliers de blessés ainsi que des millions de sans-abri turcs et syriens.

Ce bilan dramatique est non seulement dû à la catastrophe naturelle mais également à la mauvaise qualité des bâtiments, au non-respect des normes de construction antisismiques et au manque de contrôle des autorités.

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