L'assurance takaful : contraintes et promesses
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Premier obstacle à son développement, le takaful, qui se veut une alternative à l'assurance traditionnelle reste difficile à définir.
Modèle hybride, basé sur les textes religieux, il développe des notions de solidarité, d'entraide et de partage des risques propres au secteur mutualiste mais fonctionne, par certains aspects, comme une société anonyme.
Cette difficulté de situer le takaful par rapport aux schémas de l'assurance traditionnelle est accentuée par le fait qu'il n'existe pas de standard international commun à cette activité. Chaque pays islamique réglemente ses activités takaful en fonction de sa propre mouvance religieuse, influençant de ce fait les rapports entre les fonds gestionnaires et assurés ainsi que l'organisation et le fonctionnement des compagnies.
Autre difficulté, du point de vue organisationnel, l'assurance islamique repose sur des structures apparemment complexes, avec la mise en place de deux fonds totalement distincts, d'un conseil religieux et différents modes de gestion.
A l'autre bout de la chaîne des valeurs, le contrôle de l'activité souffre du manque de régulateurs spécialisés. Pénurie qui s'explique par la nouveauté du concept mais qui peut entraîner des distorsions dans la mise en œuvre des pratiques.
Le dernier obstacle au développement du takaful touche aux placements et investissements. Les fonds collectés doivent être investis dans des actifs conformes à la loi islamique, ce qui peut restreindre les opportunités d'investissement. L'intégration difficile du modèle dans les systèmes financiers et économiques internationaux constitue un frein à son accessibilité et adoption.
Malgré tous ces obstacles, le takaful dispose d'un fort potentiel de croissance. Dans un monde qui doute, en proie à une crise de valeurs et des populations à la recherche de solutions éthiques, l'assurance islamique pourrait concilier principes religieux et nécessités économiques.
