Au total 94 navires sont portés disparus, chiffre en recul de 4% sur un an et de 38% sur dix ans.
Ce repli de la sinistralité s’explique par la baisse de fréquence et de gravité des sinistres au cours de l’exercice précédent, par l’amélioration continue de la sécurité des navires et par le rajeunissement de la flotte.
 |
Sinistralité maritime en 2017 : les facteurs à risque
L’erreur humaine
L'erreur humaine reste la principale cause de sinistralité maritime. Elle est évoquée dans près de 75% des accidents de navigation. L’erreur humaine se matérialise par les traditionnels collisions et échouements.
Parmi ces incidents, notons le naufrage en janvier 2018 du tanker iranien Sanchi, suite à une collision avec un cargo au large de la Chine. Le facteur humain est également responsable dans 75% des 20 000 demandes d'indemnisation relevées au titre de l’année 2017.
En matière d’assurance maritime [4], le montant d’indemnisation pour ce facteur atteint 1,6 milliard USD.
Les conditions météorologiques
Au facteur humain s’ajoutent les mauvaises conditions météorologiques comme principale cause de sinistre. Ces dernières sont responsables d’un sinistre sur quatre. Les typhons en Asie et les ouragans dans le Golfe du Mexique ont occasionné plus de 20 disparitions de navires de plus de 100 tonnes de jauge brute en 2017.
Le changement climatique
Il constitue actuellement une nouvelle menace pour les assureurs. A titre d’exemple, la fonte des glaces a nécessité l’ouverture de nouvelles routes maritimes, occasionnant ainsi un risque de collision supplémentaire avec les icebergs qui dérivent dans l’Atlantique nord et les eaux du cercle arctique.
Les incidents techniques
L’utilisation croissante des nouvelles technologies à bord des navires et l’accroissement de la taille des cargos de plus de 1500% en 50 ans, constituent également de nouveaux risques à prendre en considération. Un incendie qui se déclenche sur un méga-navire est difficilement maîtrisable, surtout avec des moyens de lutte contre le feu qui ont peu évolué au cours des dernières années.
A lire aussi :
Les risques émergents
La navigation autonome, risque nouveau, soulève des questions de droit, de sécurité et de sûreté informatique. De nombreux incidents ont déjà été signalés.
Les cyber-incidents impactent fortement la logistique portuaire. La ransomware « NotPetya », apparue en juin 2017, a occasionné des retards de cargo et des congestions dans près de 80 ports. Cette attaque a coûté 300 millions USD à l’armateur danois Maersk. Elle l’a également obligé à fermer plusieurs sites.
Sinistralité maritime : perte totale de navire par région
Région | Nombre de sinistres en 2017 | Nombre moyen de sinistres période 2008-2017 |
|---|---|---|
Chine méridionale, Asie du Sud-est, Indonésie et Philippines | 30 | 25,2 |
Est de la Méditerranée et mer Noire | 17 | 16,9 |
Iles Britanniques | 8 | 8,9 |
Golfe persique et voisinage | 6 | 6,2 |
Japon, Corée et Chine du nord | 6 | 12,6 |
Atlantique du sud et côte est Amérique du sud | 5 | - |
Méditerranée occidentale | 4 | 4,8 |
Côte ouest-africaine | 3 | 5,1 |
Mer Baltique | 2 | - |
Baie du Bengale | 2 | 2,8 |
Arctique russe et mer de Béring | - | 2,9 |
Côte est-africaine | - | 3,4 |
Autres régions | 11 | 24,1 |
Total monde | 94 | 112,9 |
Evolution du nombre de sinistres maritimes entre 2008 et 2017
* Perte totale de navire
A découvrir :
Le transport maritime en 2017, c’est
- 90% des marchandises mondiales transportées par mer,
- plus de 50 000 navires de commerce,
- une prime transport maritime mondiale de 28,5 milliards USD,
- 20 000 demandes d’indemnisation pour un montant de 2,1 milliards USD,
- une perte totale de 94 grands navires, deuxième niveau le plus bas depuis dix ans,
- 180 actes de piraterie maritime, le plus bas niveau depuis 22 ans,
- la perte de 30 navires pour les zones les plus exposées : la Chine méridionale et l’Asie du Sud-est
Article lié :