On dénombre deux types de catastrophes :
- Les catastrophes naturelles liées aux évènements climatiques, sismiques ou astronomiques majeurs : inondations, mouvements de terrain, séismes, tsunamis, ouragans, tempêtes, avalanches, éruptions volcaniques, feux de forêts, sécheresses, canicules.
- Les catastrophes technologiques liées aux activités humaines : accidents dans la production ou l'exploitation industrielle, transport de personnes, catastrophes militaires.
Catastrophe naturelle, définition
Une catastrophe est un évènement brutal ayant généralement pour corollaire la mort et la destruction à grande échelle. L'évènement est caractérisé par sa probabilité de survenance, l'intensité de sa manifestation et l'ampleur des dommages.
Sont considérés comme des catastrophes naturelles, tous les dommages humains et matériels directs ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel.
Inégalités des hommes face aux catastrophes naturelles
 Ouragan Mitch, Octobre 1998 |
L'impact d'une catastrophe naturelle, au niveau humain et matériel, peut être désastreux pour un pays émergent. Au Honduras, l'ouragan Mitch d'octobre 1998 a causé des dommages d'un montant équivalent à 78% du PIB.
Dans les pays industrialisés, en revanche, les systèmes d'alerte et de prévention efficaces permettent de réduire significativement les dégâts. Une telle disparité entre pays riches et pays pauvres a été une nouvelle fois révélée avec acuité lors du tsunami du 26 décembre 2004 dans l'océan indien où les pertes humaines sont considérables alors que les dommages à la charge des assureurs sont relativement peu élevés.
Catastrophes naturelles : une sinistralité en hausse
Si, pour l'industrie de l'assurance, l'incidence des perturbations climatiques sur la recrudescence des évènements naturels reste encore difficile à évaluer, la cause de l'augmentation des dommages est directement imputable à la concentration et à l'accroissement des valeurs assurées dans les pays industrialisés.
En 2004, la facture payée par les assureurs pour la série de 13 cyclones aux USA et Caraïbes et la dizaine de typhons au Japon s'est élevée à 46 milliards USD.
Le risque de catastrophes naturelles
- C'est le produit combiné d'un aléa et d'une vulnérabilité.
- L'aléa représente la menace potentielle d'un phénomène naturel qui aura une certaine intensité, concernera un certain territoire, en un certain temps.
- La vulnérabilité concerne l'importance des conséquences prévisibles dues à l'aléa dans tous les domaines : les hommes, les biens, les milieux.
Les compagnies d’assurance en première ligne sur le front des catastrophes naturelles
 Ouragan Ike, Septembre 2008 |
Les pertes croissantes résultant des catastrophes naturelles ont placé l'assurance au centre des débats. Confirmée depuis une vingtaine d'années, la tendance à l'augmentation croissante de la sinistralité constitue une menace sérieuse pour l'avenir de nombreuses économies et un risque de faillite pour l'industrie de l'assurance.
- Dans les années 1950, on a recensé près de 200 évènements liés aux changements climatiques. Ce chiffre s'est élevé à plus de 1 600 dans les années 1990.
- Les pertes des compagnies d'assurance ont décuplé, passant de 9,2 milliards USD par an dans les années 50 à 23 milliards USD par an, en moyenne, au cours de la période 1987-2004.
- Entre 1985 et 1999, les 14% des catastrophes mondiales qui ont touché les USA ont représenté 58% des pertes mondiales de l'assurance.
- La mortalité due aux catastrophes naturelles a augmenté de 60% entre les années 1980 et 2000.
- Depuis 1990, les catastrophes naturelles ont tué plus de 60 000 personnes chaque année selon la Croix-Rouge internationale.
- Entre 1994 et 2004 (bilan du tsunami du 26 décembre 2004 non compris), les catastrophes naturelles ont causé la mort de 478 100 personnes et des pertes économiques estimées à 690 milliards USD.
Catastrophes naturelles : un fardeau insoutenable pour les compagnies d’assurance
Face à ce péril de dimension planétaire, les gouvernements de tous les pays sont acculés à prendre en compte l'équation Risques/Assurance. L'apparition de nouveaux risques et l'exigence croissante de sécurité des particuliers tendant, dans les pays riches, vers le concept de risque zéro, ont radicalement modifié la demande d'assurance.
Aussi, le fardeau de la sinistralité liée aux catastrophes naturelles est devenu difficilement supportable pour la seule industrie de l'assurance qui en appelle à un rôle plus actif des pouvoirs publics.
Les pics de sinistralité
- Année 1992 : Andrew, le cyclone qui a touché la Floride a coûté 17 milliards USD aux compagnies d'assurance.
- Année 1997 : El Ninõ a provoqué 13 000 morts et des dommages d'un coût de 30 milliards USD.
- Année 1998 : année noire dans le réchauffement de la planète depuis 150 ans, elle s'est soldée par 50 000 morts et des dégâts évalués à 90 milliards USD.
- Année 1999 : en France, les tempêtes Lothar et Martin ont coûté plus de 8,5 milliards USD aux assureurs.
- Année 2004 : record de pertes avec 300 000 victimes et des dommages économiques d'un montant total de 123 milliards USD, bilan hors tsunami.
- A lui seul, le tsunami du 26 décembre 2004 qui a affecté 12 pays riverains de l'Océan Indien a provoqué la mort de près de 300 000 personnes.
Assurance des catastrophes naturelles : des prévisions alarmistes
Un ouragan qui s'abattrait sur la ville américaine de Miami coûterait 50 milliards USD en dédommagements et provoquerait la faillite de plus du tiers des compagnies d'assurances américaines.
Une crue de la Seine [4], identique à celle de 1910 touchant Paris affecterait près d'un million de personnes, 170 000 entreprises et provoquerait 37 milliards USD de dégâts.
Un séisme majeur à Tokyo, mégalopole de 35 millions d'habitants, causerait la mort de 11 000 personnes, 43 000 blessés, 2,4 à 3,3 millions de sans abri et des dégâts économiques estimés à 1 060 milliards USD.
Prévention des catastrophes naturelles : la nécessaire solidarité pouvoirs publics / assureurs / assurés
Résultant des études prospectives, la montée des risques et des incertitudes impose en priorité la mobilisation de toutes les forces pour répondre au défi et ce, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale.
Si, au plan international, la prise de conscience du risque de catastrophes naturelles liées aux perturbations climatiques a accéléré le processus de négociations en vue de la prévention et de la réduction des phénomènes participant au réchauffement de la planète, au plan national, la mobilisation implique
- Au niveau des pouvoirs publics, le renforcement du rôle de l'Etat dans ses missions de prévention, de contrôle, de soutien, et d'orientation. L'action doit se traduire par l'adoption de réglementations en matière de prévention et de gestion des catastrophes naturelles, de mise en place de réseaux d'alerte, de simulation de crise, de plans d'évacuation, de constitution de fonds d'indemnisation basés sur le principe de solidarité, de diffusion d'une culture du risque auprès des particuliers et des collectivités.
- Au niveau des compagnies d’assurance, une meilleure connaissance des phénomènes au moyen d'instruments de mesure et de modélisation, la diversification de l'offre avec des produits adaptés aux besoins spécifiques, l'action pédagogique auprès des assurés, la constitution de capacités financières suffisantes.
- Au niveau des assurés, l'adoption de comportements responsables et solidaires en matière d'environnement et de sécurité, l'acquisition d'une culture du risque par une vision prospective permettant la prise en compte d'aléas potentiels.
Conférences et accords internationaux
- 3-14 juin 19921er Sommet de la terre, Rio de Janeiro (Brésil). Adoption de l'Agenda 21 avec une liste de 2 500 recommandations d'action pour le 21ème siècle
- 23-27 mai 1994Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des catastrophes naturelles, Yokohama (Japon). Adoption d'un "Plan d'action pour un monde plus sûr" et la "Stratégie de Yokohama: directives pour la prévention des catastrophes naturelles, la préparation aux catastrophes et l'atténuation de leurs effets"
- 1996Lancement du programme européen DIPECHO (DIsaster Preparedness ECHO) programme de préparation aux catastrophes destiné à minimiser les risques
- 23-27 juin 19972ème Sommet de la terre, New York. Actualisation de l'Agenda 21 adopté à la conférence de Rio en 1992
- 1er-12 décembre 19973ème conférence de l'ONU sur le climat, Kyoto (Japon). Adoption d'un protocole à la Convention sur le climat dit Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre
- 2-14 novembre 19984ème conférence de l'ONU sur le climat, Buenos Aires (Argentine)
- 5-9 juillet 1999Clôture de la décennie internationale de prévention des catastrophes naturelles (1989-1999), Genève (Suisse). Adoption de la stratégie internationale pour la réduction des catastrophes dotée d'un secrétariat permanent à Genève et s'appuyant sur des comités nationaux
- 26 août-4 septembre 2002Sommet mondial sur le développement durable, Johannesburg (Afrique du Sud). Le sommet mondial entérine le concept de développement durable [5]
- 6-17 décembre 200410ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, Buenos Aires (Argentine)
- 7 janvier 2005Projet européen de structure de coordination face aux catastrophes
- 8 janvier 2005Convention de Tampere (Finlande). Entrée en vigueur de la Convention de Tampere sur la mise à disposition de ressources de télécommunication pour l'atténuation des effets des catastrophes et pour les opérations de secours en cas de catastrophe
- 18-22 janvier 2005Conférence internationale sur la prévention des catastrophes naturelles, Kobé (Japon). Création d'un système mondial d'alerte précoce pour l'ensemble des catastrophes naturelles
- 16 février 2005Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto prévoyant la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre le réchauffement climatique [6]