Le développement durable et les enjeux du changement climatique

Le développement engendré par une croissance effrénée aussi bien dans les pays du sud que dans les pays du nord se traduit par des dommages collatéraux dont notamment le réchauffement climatique.

Depuis les années 70, nous avons dépassé la capacité de charge de la planète ce qui a pour conséquence une diminution spectaculaire de 30% des ressources naturelles en 30 ans: les écosystèmes forestiers ont été réduits de 12%, ceux d'eau douce de 50% et enfin, les écosystèmes marins de 30%.

Dans une ère caractérisée par des changements climatiques menaçants et dangereux ainsi que par des ressources naturelles de plus en plus précaires et limitées, la notion de développement durable s'avère incontournable pour tous les pays, sans exception.

Evolution du trou dans la couche d’ozone depuis 1979

trou couche ozone

Le développement durable, définition

Le développement durable est défini par la Commission mondiale sur le développement et l'environnement des Nations unies comme celui qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

Caractéristiques du développement durable

developpement durableLe développement durable est un développement économiquement efficient, socialement équitable et écologiquement soutenable.

Le développement durable est respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes. Il garantit l'efficience économique sans perdre de vue les finalités sociales que sont : la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités...

Historique, conférences & accords internationaux

  • 1968:
    Création du club de Rome pour tenter de cerner les limites de la croissance économique
  • 5-16 juin 1972:
    Conférence des Nations unies sur l'environnement humain à Stockholm : définition d'un lien entre écologie et économie
  • 1980:
    Apparition pour la première fois de la notion de développement durable dans un rapport publié par l'Union internationale pour la conservation de la nature
  • 1987:
    La Commission mondiale sur l'environnement et le développement propose une définition du développement durable
  • 3-14 juin 1992:
    Sommet de la terre à Rio de Janeiro: adoption de l'agenda 21 avec une liste de 2500 recommandations d'actions pour le 21ème siècle
  • 23-27 juin 1997:
    2ème sommet de la terre, New York. Actualisation de l'agenda 21
  • 1-12 décembre 1997:
    Protocole de Kyoto : adoption d'un protocole, à la convention sur le climat, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • 26 août-4 septembre 2002:
    Sommet de Johannesburg: plus de cent chefs d'Etat, des milliers de représentants gouvernementaux et d'ONG ratifient un traité préconisant la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité
  • 2005:
    Entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'Union Européenne
  • 7-18 décembre 2009:
    Sommet de Copenhague: plus de 192 chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier se réunissent pour finaliser un nouvel accord international sur le climat

Le développement durable en Afrique et au Moyen Orient

En Afrique

développment durable afriqueLe développement de l'Afrique, orienté vers les pays avancés, a exposé les pays de la région aux changements climatiques, à la pénurie d'eau, ...
L'économie africaine repose sur ses ressources naturelles qui constituent aussi le système de survie de la majeure partie de sa population. De ce fait, l'Afrique ne peut donc pas se permettre de perdre ses biens environnementaux.

Même si l'Afrique émet relativement moins de gaz polluants que les pays industriels, il n'en reste pas moins qu'elle subit globalement les conséquences des émissions de gaz polluants des pays industriels.

Durant trois décennies, l'environnement de l'Afrique n'a cessé de se détériorer et la pauvreté d'augmenter, malgré les initiatives prises par les gouvernements pour essayer de freiner et d'inverser cette dégradation.

Pour les kényans, les effets du changement climatique prennent la forme de graves pénuries de denrées alimentaires, d'eau et d'électricité, qui grèvent les ressources budgétaires et qui, dans un contexte de crise économique mondiale, assombrissent les perspectives de redressement du pays.

Les pays d'Afrique subsaharienne sont plus particulièrement touchés par le changement climatique. Il a été démontré que le développement de la région est vulnérable aux changements climatiques, une conséquence de l'émission des gaz à effet de serre par les pays industriels.

En quelques chiffres...

  • Les pays africains contribuent pour moins de 4 % aux émissions de CO2 à l'échelle de la planète.
  • Les spécialistes du changement climatique estiment qu'un réchauffement de la planète de 2°C par rapport à l'époque pré- industrielle pourrait entraîner une réduction permanente de l'ordre de 4 à 5% de la consommation annuelle par habitant en Afrique.
  • Le continent africain souffre d'une fragilité naturelle, il est très exposé aux risques de sécheresse et d'inondations qui s'aggraveront probablement avec l'évolution du climat. Plusieurs pays de la région ont connu des inondations catastrophiques, un phénomène autrefois rare. En 2000, les inondations qui ont ravagé le Mozambique auraient coûté 550 millions USD au pays, soit 1,5 % du PIB national.
  • 86% des terres en Afrique subsaharienne sont en situation critique.
  • D'ici 2030, le nombre d'africains exposés au paludisme, une maladie liée au climat, aura augmenté de 90 millions, soit une progression de 14 %.
  • L'Afrique dispose d'un énorme potentiel d'énergies renouvelables. Elle n'exploite que 8% de son potentiel hydroélectrique, alors que l'Amérique latine utilise 30% du sien.

Au Moyen Orient

Used with permission from Microsoft
  • Les ressources en eau deviendront de plus en plus rares dans la région du Moyen Orient.
  • La Banque Mondiale prévoit une baisse des ressources en eau renouvelable par habitant de 1045m3/an à 740m3/an d'ici 2015.
  • La dégradation des terres arables s'accélère par la gestion intempestive des ressources naturelles.
  • Les problèmes de santé liés à la pollution augmentent en particulier dans les zones industrielles.
  • Les zones côtières de la région du Moyen Orient continuent à se dégrader.

L'assistance de la Banque Mondiale pour l'amélioration de l'environnement et la réduction des risques de dégradation de la région du Moyen Orient se concentre sur trois axes complémentaires:

  • sensibiliser davantage les décideurs au degré de dégradation de l'environnement et à ses conséquences
  • prévenir et réduire la dégradation de l'environnement par l'amélioration des cadres réglementaires et une application plus rigoureuse de la loi
  • créer des incitations positives pour l'instauration de bonnes pratiques environnementales.

Nombre de catastrophes naturelles/nombre* de victimes dans le monde

catastrophes naturelles 2001-2009
catastrophes naturelles-nombre victimes * Est considéré comme catastrophe naturelle tout événement causé par la force de la nature entrainant de multiples sinistres.

Les enjeux du changement climatique au cœur de la réflexion des assureurs

Les sinistres événements naturels les plus coûteux: 2007-2009

2007
Janvier
Tempête Kyrill (Europe)10 milliards5 milliards
Avril
Tornade (USA, Canada)2 milliards1,5 milliards
Juin
Cyclone Gonu et tempête tropicale (Oman, Iran)3,9 milliards0,650 milliard
Juillet
Inondations (Royaume-Uni)4 milliards3 milliards
Octobre
Feux de broussaille (Etats Unis, Canada)2,7 milliards2,3 milliards
2008
Janvier
Tempête de neige (Chine)10 milliards1,6 milliards
Mars
Tempête Emma (Europe)2 milliards1,5 milliards
Mai
Tremblement de terre (chine)20 milliards1,5 milliards
Mai
Cyclone Nargis (Birmanie)10 milliards-
Juin
Inondations (Etats Unis)10 milliards1 milliard
2009
24 janvier
Tempête hivernale Klaus (France, Espagne)5,1 milliards3,5 milliards
7 février
Feux de brousse de Victoria, rafales de vent
jusqu'à 100 km/h (Australie)
1 milliard950 millions
10 février  
Tempête hivernale (Etats Unis)2,5 milliards1,3 milliards
9 avril
Tornades, tempêtes avec rafales de vent
jusqu'à 105 km/h (Etats Unis)
2 milliards1 milliard
23 juillet
Grêle, tempête (Suisse, Autriche,
Pologne, République tchèque)
2 milliards1,2 milliards

Selon le réassureur allemand Munich Re, les catastrophes naturelles ont fait environ 10 000 morts en 2009 contre 220 000 morts en 2008. Les catastrophes naturelles ont couté 50 milliards USD en 2009 contre 200 milliards USD en 2008.

Catastrophes naturelles ventilées par région en 2009 : le coût pour les assureurs

Répartition par continent en % en millions USD Cout catastrophes naturelles
 Pertes totalesNombre de morts
Afrique
500720
Amérique
22 0000800
Asie
11 5007 400
Australie/Océanie
3 000450
Europe
13 000670
Total
50 000 10 040
Source : Munich Re
 


Les catastrophes naturelles ont causé 50 milliards USD de dommages en 2009 dont 22 milliards couverts par les assurances.

Les plus importantes catastrophes naturelles survenues en 2010*

en USD
 EvènementCoût du sinistreMontant assuré
12 janvier
Séisme (Haïti)NDND
27 février
Violent séisme (Chili)Entre 15 et 30 milliardsPrès de 8 milliards
28 février
Tempête Xynthia (Europe)ND1,8 milliards
22 mars
Tempêtes et chutes de grêle (Australie)ND600 millions
16 mai
Inondations (Pologne)2,9 milliardsND
Mai
Tempêtes et Inondations (Chine)6,6 milliardsND
13 juin
Inondations (Chine)6,2 milliardsND
* Pour les six premiers mois de l'année

Les catastrophes technologiques et pétrolières les plus marquantes

  • 10 juillet 1976: Seveso (Italie). Un nuage contenant de la dioxine s'échappe d'un réacteur de l'usine chimique Icmesa. Quatre communes, dont Seveso, sont touchées, 3 300 animaux domestiques sont intoxiqués, 70 000 têtes de bétail abattues.
  • 16 mars 1978: Le naufrage du pétrolier libérien Amoco Cadiz provoque une grande marée noire au large des côtes bretonnes, plus de 400 km sont pollués et plus de 35 espèces de poissons sont touchées.
  • 3 décembre 1984: Bhopal: la plus grande catastrophe industrielle tue entre 4 000 et 6 000 personnes.
  • 26 avril 1986: Tchernobyl: un réacteur nucléaire explose libérant dans l'atmosphère un nuage radioactif recouvrant 40% du territoire européen ce qui a causé la mort de 4 500 personnes.
  • 24 mars 1989: Le pétrolier américain Exxon Valdez s'échoue sur les côtes de l'Alaska et provoque une grande marée noire, plus de 7 000 km2 de nappes polluent 800 km de côtes.
  • 20 avril 2010: Explosion et naufrage de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon au large du golfe du Mexique, provoquant une fuite de pétrole d'un puits situé à 1525 mètres de profondeur.

Pourquoi le développement durable ?

Used with permission from MicrosoftL'engagement et l'adoption d'une politique de développement durable est une condition sinéquanone qui permettra à l'Afrique et au Moyen Orient de prospérer, en apprenant à économiser et à partager de manière équitable les ressources, en utilisant les technologies qui polluent moins, qui gaspillent moins d'eau et moins d'énergie et surtout en changeant nos habitudes de consommation et nos comportements. On pourrait dire que le développement ne peut pas être durable s'il menace le support écologique.

  • Lutter contre la dégradation des terres, la sécheresse et la désertification
  • Préserver les zones humides d'Afrique
  • Prévenir, contrôler et gérer les espèces exotiques envahissantes
  • Conserver et veiller à l'utilisation durable des ressources marines, côtières et en eau douce
  • Lutter contre le changement climatique
  • Conserver ou gérer les ressources naturelles transfrontalières

Le développement durable : une priorité pour les assureurs

Les phénomènes de grande ampleur effraient les assureurs par les dégâts qu'ils causent et par les pertes à indemniser qui en résultent.

A l'horizon 2030, l'indemnisation des dommages matériels liés aux événements naturels devrait doubler et atteindre 75 milliards USD. Face à un tel constat, la politique de développement durable entre de plus en plus dans la stratégie des assureurs qui doivent se préparer à supporter des charges de plus en plus importantes.

Les assureurs, qui ont pour rôle principal d'anticiper le risque, ont des difficultés à évaluer les sinistres résultant des perturbations climatiques. Il est impossible aujourd'hui de connaître l'intensité, le lieu, la durée d'un événement climatique.
Introduire des nouveaux paramètres de calcul en fonction de la température du globe, du nombre de séismes… est une priorité pour les professionnels de l'assurance qui veulent quantifier un risque de plus en plus fréquent.

Au cours de la dernière décennie, les assureurs ont utilisé des modèles probabilistes de plus en plus sophistiqués pour quantifier les risques majeurs tels que les séismes, les cyclones tropicaux et les tempêtes hivernales en Europe.
Néanmoins, la capacité d'évaluer correctement le potentiel des sinistres catastrophes naturelles reste insuffisante.

De nombreux pays fortement exposés au risque de tremblement de terre ne bénéficient pas encore d'une assurance spécifique contre les séismes. Même dans les pays développés, le taux de souscription du risque tremblement de terre ne dépasse pas les 20%.

Les séismes sont les catastrophes les plus significatives. Les dégâts occasionnés lors d'un séisme dépassent très largement ceux causés par les tempêtes ou les inondations.

Le comportement des assureurs face aux catastrophes naturelles

Afin de limiter les pertes engendrées par une catastrophe naturelle, les assureurs peuvent:

  1. réduire leur risque en le transférant à d'autres acteurs économiques ;: état, marchés financiers, ... ;
  2. refuser une partie du risque en limitant la valeur des biens assurés ;
  3. accroitre les primes d'assurance ;
  4. transférer le risque par le mécanisme de la réassurance.
0
Votre notation : Aucun
Programme de publicité          Conditions d'utilisation          Copyright          Liens utiles          Réseaux sociaux          Crédits