Atlas Magazine Janvier 2006

2005, année des paradoxes

Année de tous les records en terme de sinistralité, 2005 est, paradoxalement, perçue tout à la fois comme un bon cru et une promesse de bénéfices substantiels par quelques acteurs majeurs du marché.

Munich Re, par exemple qui, en dépit des pertes générées par les catastrophes naturelles, annonce une rentabilité record de 12% sur fonds propres. Un tel résultat a de quoi faire oublier, au géant bavarois, la perte de sa position de leader mondial de la réassurance qu'il occupait depuis sa fondation, il y a 125 ans.

Affecté, également, par les sinistres exceptionnels de 2005, Swiss Re, s'est offert le luxe de racheter l'américain General Electric Solutions et de se hisser au rang de numéro un mondial.

Quant à la Scor qui a racheté le portefeuille du Bermudien Alea, elle a vu sa notation grimper de BBB+ à A-. De rôle de proie, la Scor est passée en 2005 à celui de chasseur.

Globalement, la réassurance reste attractive. Les capitaux continuent à affluer aux Bermudes. Au Moyen Orient, les investisseurs misent sur la niche de la réassurance Takaful alors que les compagnies directes se positionnent sur le marché saoudien, promu, nouvel eldorado de la région.

En Afrique, l'élimination des plus faibles s'effectue le plus souvent par voie réglementaire. Les augmentations de capital imposées par les autorités étant prohibitives, de nombreuses compagnies se retirent du marché, à l'exemple de ce qui s'est passé au Nigéria en 2005.

Décidemment, la crise a du bon. Pour certains, tout au moins, car d'autres souffrent et souffriront plus en 2006.

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