Histoire du marché marocain de l’assurance

Bab Bou Jeloud MarocTout comme dans le reste du Maghreb, c’est avec l’arrivée des Européens et en particulier avec l’instauration du protectorat français que l’assurance s’implante dans le Royaume.

Les premières formes d’assurance au Maroc remontent à la deuxième moitié du 19ème siècle. Elles découlent du régime des concessions étrangères autorisées par le traité de décembre 1856.

Les premières succursales sont spécialisées dans le transport : l’Espagnola en 1879, la Centrale et la Réparation en 1883, la Manheim en 1886, Calpean Maritime Insurance en 1887 en sont les premiers exemples.

En 1916, nait à Tanger la première société de droit local, mais à capitaux étrangers, « Le Maroc », axée sur la branche transport et les risques de guerre. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, le marché marocain de l’assurance est dominé par les cabinets de courtage et les succursales de compagnies étrangères.

L’arrêté du 6 septembre 1941 instaure une réorganisation du secteur par l’Etat. La pratique de l’assurance ne devient possible que pour les sociétés agréées. Les risques locaux doivent être assurés sur le territoire marocain. Une réglementation portant sur les aspects techniques et financiers est mise en application. Le marché est ainsi constitué de compagnies de droit marocain et d’assureurs étrangers ayant obtenu l’autorisation d’établir des succursales.

La Royale Marocaine d’Assurance (RMA), créée en 1950 est la première société à 100% marocaine. En 1958, deux ans après l’indépendance, 315 compagnies, dont 23 marocaines, se partagent un marché de 150 millions MAD. Le peu d’attrait des capitaux privés pour l’assurance pousse l’Etat à créer en 1960 la Société Centrale de Réassurance (SCR) qu’il contrôle par l’intermédiaire de la Caisse de Dépôts et de Gestion.

Toutes les compagnies d’assurance sont alors tenues de céder à la SCR une partie de leurs affaires par le biais d’une cession légale de 10%. La même année, les autorités encouragent la création d’une compagnie d’assurance directe : la Compagnie Nord Africaine et Intercontinentale d'Assurance (CNIA) qu’elles contrôlent.

La multiplicité des sociétés oblige l’organisme de tutelle de l’époque à introduire une série de mesures qui favorisent l’assainissement du marché. Les concentrations sont encouragées et les autorités n’hésitent pas à fermer les structures d’assurance qui ne se conforment pas aux règles en vigueur.

En 1962, subsistent au Maroc 237 assureurs, dont 23 ont le statut marocain. Ces compagnies se partagent un marché de 156 millions MAD.

Pour encourager la concentration, les autorités imposent en 1965, un chiffre d’affaires minimum de 1 million MAD pour chaque société. Ce minimum est porté à 4 millions MAD en 1968. Les fusions et acquisitions s’accélèrent. En 1970, il ne subsiste au Maroc que 40 sociétés d’assurance qui évoluent dans un cadre réglementaire qui se durcit de plus en plus. En 1975, ne sont présentes sur le marché que 27 sociétés.

C’est au cours des années 1990 que le visage actuel du marché se dessine. Des mesures de redressement draconiennes sont imposées. Cinq assureurs sont mis en liquidation : la Compagnie Atlantique d'Assurances (CADA), la Renaissance, la Victoire, la Réunion Marocaine d'Assurance et de Réassurance (REMAR) et Arabia Insurance. Plus aucun agrément n’est délivré. Les assureurs présents sont encouragés à se regrouper.

Depuis 2001, ne restent en activité que 18 assureurs dont trois mutuelles produisant un volume global de primes de 10,3 milliards MAD, soit 2,5 fois plus qu’en 1990.

En 2020, le marché de l’assurance au Maroc se compose de 20 assureurs et 2 réassureurs. Le chiffre d’affaires généré au cours de la même année est de 45,297 milliards MAD.

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