La réassurance africaine se porte bien
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A l’inverse de l’assurance directe, les souscriptions de réassurance africaines affichent un meilleur équilibre géographique. La part du géant sud-africain n’y est que de 37% en 2022 alors qu’elle s’élève à 65% en assurance directe. En réassurance, Johannesburg ne concentre pas toutes les primes. Des places comme Lagos, siège d’Africa Re et de Continental Re et celle de Nairobi, avec en particulier Kenya Re et Zep Re, sont très actives alors que le nord de l’Afrique abrite deux sociétés du top 5 à savoir SCR (Maroc) et CCR (Algérie).
De plus cette réassurance africaine est très concentrée. Les cinq premiers réassureurs s’accaparent 54,8% de la prime en 2022 et les 10 premiers 75,8%. A l’échelle mondiale et toujours en 2022, cette répartition est de 44,5% pour les cinq premiers et de 69,2% pour le top 10.
Autre particularité, la réassurance africaine est majoritairement non vie. En 2022, la branche non vie totalise 89% des souscriptions, la vie ne représente que 11%. Au niveau mondial, la répartition vie-non vie est respectivement de 29% et 71%.
Ce dynamisme de la réassurance africaine résulte en grande partie de la volonté politique des Etats. Par acte de souveraineté et pour pallier la frilosité des investisseurs privés nationaux peu enclins à s’engager sur le long terme, les Etats n’ont eu d’autre choix que d’investir dans cette activité. C’est ainsi qu’à l’exception des filiales des grands groupes internationaux et de quelques sociétés comme Continental Re et Waica Re, les principaux acteurs de la réassurance africaine ont été créés et soutenus par les Etats. C’est le cas, entre autres d’Africa Re, SCR, CCR, Zep Re, Kenya Re, CICA Re et Ghana Re.
Au final, la prime acceptée par les réassureurs domiciliés en Afrique est d’émanation étatique à 44%, contrôlée par les grands groupes à 36%, les 20% restants allant à des sociétés à capitaux privés africains ou autres.