Piraterie maritime : les cas particuliers du Golfe de Guinée et du Golfe d’Aden

La piraterie maritime au Golfe de Guinée

Liberation MS TaipanLongtemps cantonnée aux rivages de la Corne de l’Afrique, avec en particulier l’instabilité sévissant au Yémen et en Somalie, la piraterie maritime semble désormais s’ancrer dans le Golfe de Guinée qui s’est transformé de nos jours en zone de tous les dangers

Selon le BMI, les actes de piraterie connaissent un regain dans cette partie du monde, passage obligé pour nombre de navires commerciaux. Deux incidents récents illustrent cette situation :

  • fin mars 2023, des pirates se sont emparés d’un pétrolier danois au large du Congo, kidnappant six membres d’équipage avant d’abandonner le navire,
  • avril 2023, un navire-citerne naviguant dans le golfe de Guinée a été investi par des éléments non identifiés à quelques 550 km au large de la Côte d’Ivoire.

La piraterie maritime au Golfe d’Aden

Les bateaux transitant par le Golfe d’Aden constituent également des proies pour les pirates principalement originaires de Somalie. Cette route qui alimente les grands pays consommateurs d’énergie enregistre 40% du trafic maritime mondial.

Pour faire face au risque de piraterie, la communauté internationale organise la sécurité des bateaux qui y naviguent. Ainsi, trois coalitions navales, mises en place par l’Union Européenne, l’OTAN et les États-Unis, veillent sur les navires qui empruntent cette voie maritime. D’autres pays comme la Chine, l’Inde, la Russie ou le Japon se sont associés à ces initiatives.

Près de 2000 bateaux arborant le pavillon japonais passent annuellement le détroit de Bab El Mandeb, qui sépare Djibouti et le Yémen et relie la mer Rouge au Golfe d’Aden. Dès 2009, le gouvernement japonais décide de déployer des navires dans l’Océan Indien et depuis 2011, le Japon bénéficie d’installations militaires à Djibouti. Les troupes ainsi déployées dans le golfe d’Aden et à Djibouti sont les Forces d’Auto-Défense japonaises (FAD).

Pour renforcer plus encore cette coordination internationale, le Japon participe depuis 2013, à la Combined Task Force 151 (CTF-151), une force d’intervention interarmes regroupant plusieurs nations chargées de mener des opérations de défense dans la zone qui leur est attribuée.

Autre fait à souligner, le commerce international du Japon dépend à 99% du transport maritime, d’où l’importance que revêt la sécurité maritime pour l’économie du pays du soleil levant.

Le Golfe d’Aden qui relie l’Asie à l’Europe via le canal de Suez constitue donc une voie maritime vitale pour le Japon. Il ressort des données plus récentes relevées dans le Rapport annuel 2022 du gouvernement japonais de mars 2023 « Japan’s Actions against Piracy off the Coast of Somalia and in the Gulf of Aden » qu’environ 17% des cargos porte-conteneurs à travers le monde et 18% des véhicules exportés par le Japon ont transité par le Golfe d’Aden au cours de l’année 2022.

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