Changement à la présidence de la FANAF (2ème partie)

Seul prétendant déclaré à la succession de M. Ayangma à la tête de la FANAF, Adama Ndiaye est membre du comité exécutif sortant. Brillant orateur, A. Ndiaye est titulaire d'un diplôme de troisième cycle délivré par l'Institut des Assurances de Yaoundé. Il a exercé pendant de nombreuses années les fonctions de contrôleur à la CIMA avant de rejoindre Aveni Re en qualité de directeur général adjoint, poste qu'il a quitté courant 2013.

Nous vous présentons ci-joint le programme de A. Ndiaye pour la présidence de la FANAF.

La force d’une conviction, le sens d’un engagement pour l’assurance

Cher(e) collègue,

J’ai pris la décision depuis six mois de présenter ma candidature à la Présidence de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit Nationale Africaine (FANAF), en concertation avec des acteurs de l’assurance africaine et les membres sortants du Bureau Exécutif de notre association.

Ensemble nous avons identifié les priorités et impulsions nouvelles qu’il convient de donner à notre Fédération pour la développer, la fortifier et la pérenniser.

Avec eux, j’ai défini les principes directeurs et les grandes lignes des actions futures qu’il convient de mener. Ces orientations ont été portées à la connaissance de décideurs de l’assurance. Nos conclusions ont été enrichies de leur vécu, de leurs préoccupations et de leurs suggestions.

Au cours de ces échanges, j’ai rencontré les diverses sensibilités de notre profession, des cadres âgés de moins de 30 ans et des sages qui ont pris part à la réunion des directeurs généraux d’octobre 1974, prélude à la création de la FANAF.

Qu’ils soient anciens présidents de la FANAF, dirigeants de groupes, de réseaux ou de sociétés d’assurances, réassureurs ou courtiers, présidents ou secrétaires généraux d’associations professionnelles, autorités de régulation ou chefs de département, chacun d’eux nous a fait partager ses expériences et ses préoccupations.

J’ai pu mesurer ainsi la profondeur de leur engagement, la pertinence de leur diagnostic et l’ampleur de leurs attentes. J’ai surtout découvert des acteurs très soucieux du développement de l’assurance et de son implication dans les grandes décisions économiques et sociales du continent.

Ces consultations ont renforcé ma conviction qu’après la phase d’édification et de consolidation de la grande famille de l’assurance africaine, est venu le temps de la mutation de notre organisation, bientôt quarantenaire, en une machine orientée vers la recherche d’une place plus centrale pour notre profession.

Il est donc devenu urgent, tout en consolidant les acquis incontestables capitalisés sous la houlette des éminents présidents, de faire prendre à notre fédération un nouveau virage dans sa forme, ses orientations et ses moyens d’action.

Je voudrais prendre ce prétexte pour rappeler les grands principes qui guideront ma conduite et définir les priorités que je voudrais partager avec vous.

La nécessité de réformer le secrétariat général de la FANAF

Depuis sa création en mars 1976 à Yamoussoukro, la FANAF est devenue au fil des ans un creuset d’excellence où s’amorce la réflexion stratégique permettant de faire face aux défis qui jalonnent la vie de notre secteur d’activité. De l’avis quasi unanime des professionnels, il s’agit de l’organisation professionnelle africaine la plus aboutie, celle qui par son rayonnement a su faire de l’assurance africaine une grande famille unie dans sa diversité, pour capitaliser sous la houlette de professionnels avertis des résultats appréciables.

Aujourd’hui, alors que l’internationalisation, la massification, la transversalité et la visibilité sont les nouvelles dimensions naturelles du développement, notre association se doit d’être à l’avant-garde de la réflexion et de l’action, pour donner à ses membres les armes indispensables au pilotage de leurs performances.

Dans sa forme actuelle, le Secrétariat Général de la FANAF n’est pas outillé pour impulser la dynamique appropriée à ce nouveau virage. Ses prérogatives statutaires et ses moyens matériels et humains très limités le confinent à un rôle très marginal, alors que les défis à relever au quotidien n’ont jamais été aussi pressants.

Transformer cet organe en Secrétariat Exécutif doté des moyens nécessaires à la gestion de l’organisation, à l’assistance aux associations nationales d’assurances et au pilotage des projets est un gage de rapidité dans la prise de décision, de célérité dans l’action et d’efficacité dans la conduite des missions.

La réforme que j’entends mettre en oeuvre s’appuiera sur un toilettage des textes pour asseoir une gouvernance transparente, basée sur des règles claires et des valeurs partagées permettant de faire adhérer et d’impliquer le plus grand nombre d’acteurs à notre association. Elle induira surtout plus de fluidité dans la communication et la mise en oeuvre des directives. J’en ferai la priorité de ma mandature.

Des propositions de réforme en profondeur des statuts et de réaménagement de l’organisation et des procédures seront soumises à l’assemblée générale dans les plus brefs délais.

L’urgence d’asseoir une coopération plus équilibrée avec la tutelle

Le secteur des assurances est sans nul doute l’un des plus réglementés de l’économie. Par une protection à la fois active et passive des assurés et des bénéficiaires de contrats, le législateur a assis un cadre juridique et règlementaire qui se traduit souvent par une immixtion dans les relations contractuelles et parfois dans la gestion des entreprises d’assurances.

Cette vision très conservatrice du régulateur qui est aussi le législateur tend à maintenir les assureurs de notre espace à la périphérie des nouvelles normes internationales d’administration, de supervision, de comptabilisation et de gestion en cours dans le secteur financier.

Mon ambition est de poursuivre et de renforcer les cadres d’échanges avec la tutelle, de participer plus activement à ses projets et de créer une commission spécialisée pour réfléchir aux aménagements règlementaires qu’il convient d’apporter aux textes et au fonctionnement actuel du système pour en faire un outil de promotion et non une entrave à l’industrie des assurances.

L’obligation de renforcer la visibilité et la place du secteur des assurances dans la société

L’industrie des invisibles, autre qualification de l’assurance n’a nulle part aussi bien porté son nom que dans la zone FANAF où notre secteur fait figure de club fermé, aux règles et spécificités encore mystérieuses pour le public. Il n’est donc pas surprenant que les organisations de coopération régionales, les pouvoirs publics, les associations patronales et les partenaires sociaux prennent des décisions sans informer, associer ou impliquer les assureurs. Cette situation doit évoluer.

Mon ambition est de développer des synergies entre la FANAF et tous les décideurs locaux, régionaux ou internationaux. Un partenariat et un cadre d’échanges d’expériences et d’informations avec les structures fédératives ou associatives locales, sous régionales ou régionales les plus significatives seront engagés.

L’objectif est de faire prendre conscience à tous les acteurs économiques, politiques et sociaux de l’urgence de conférer une place centrale à l’assurance et de l’aptitude des assureurs et réassureurs locaux à sécuriser leurs investissements et à participer au financement de leurs projets.

La nécessité de coordonner les actions des différents intervenants

La FANAF est surtout perçue comme une association d’assureurs. Les autres partenaires, qu’ils soient intermédiaires, réassureurs, experts, formateurs, etc., qui contribuent au succès de nos manifestations et au rayonnement de notre fédération devraient être mieux impliqués.

Je me propose d’ailleurs d’oeuvrer à la mutualisation des activités de formation des différents intervenants pour éviter les redondances et aboutir à des programmes plus en adéquation avec les besoins des sociétés. Des démarches seront également entreprises en direction des organisations soeurs d’intermédiaires, de réassureurs, d’actuaires,… pour adopter une stratégie commune de communication et asseoir une démarche concertée de résolution des problèmes.

Cher(e) collègue

Je suis conscient des lourdes tâches qui m’attendent si vous me faites l’insigne honneur de me porter à la présidence de notre fédération. Mon expérience, bien qu’elle n’eût pas été forgée dans ce but, semble avoir convergé vers cette station. Au cours de ces vingt-cinq (25) dernières années, j’ai touché du doigt les différentes composantes de l’industrie des assurances.

Ma candidature est celle d’un assureur, d’un régulateur, d’un réassureur et d’un formateur qui s’est voulu proche du terrain et des préoccupations des acteurs. Cette proximité a permis de tisser des relations de confiance et de fédérer autour de projets importants pour notre secteur. Elle a surtout permis d’engranger des avancées significatives lorsque j’ai eu à piloter des dossiers en ma qualité de membre du Bureau Exécutif de la Fédération.

Elle sera beaucoup plus accrue si vous me faites le très grand honneur de me porter à la présidence de la FANAF.

C’est cette conviction quant au succès futur de nos projets, qui donne un sens à mon engagement pour l’Assurance Africaine.

Adama NDIAYE

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