Atlas Magazine Mai 2010

Le principe de précaution

Après les drames de Tchernobyl, de Bhopal, les scandales de la vache folle, du sang contaminé, de l'amiante et de la grippe A (H1N1), c'est au tour du volcan islandais Eyjafjöll de relancer le débat sur le sacro-saint principe de précaution.

Introduit pour la première fois en Allemagne à la fin des années 1960, ce principe est inscrit dans la constitution de nombreux pays. A l'origine, il ne s'appliquait qu'aux risques environnementaux et sanitaires. Aujourd'hui, les pouvoirs publics n'hésitent pas à l'utiliser comme bouclier pour se protéger contre d'éventuels recours dans une société baignant dans la culture de la faute et de l'indemnisation.

Le principe de précaution traine dans son sillage le principe de responsabilité, responsabilité d'arrêter ou de supprimer une activité. Il peut paradoxalement constituer une menace pour certains secteurs d'activité comme la recherche scientifique ou le transport aérien en particulier.

En fait, ce principe tend à supprimer le risque. Mais le risque zéro est une utopie. Sans risque, il n'y a pas de vie. Le risque est indissociable de toutes les activités humaines. Il est également dans la nature. Le volcan Eyjafjöll vient de nous rappeler que l'homme ne contrôle pas tout et qu'il n'y a pas forcément un responsable qui paiera pour les fautes commises.

En se protégeant derrière le principe de précaution, les pouvoirs publics privilégient la culture du non-risque : il vaut mieux un excès de responsabilité qu'une absence de précaution.

Assurance tous risques pour les uns, excès de zèle des autorités pour les autres, ce principe n'a pas fini d'alimenter les débats.

Une chose est sûre, les assureurs ne sont pas concernés par la force majeure.

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