Atlas Magazine Février 2006

Maghreb: Par delà les chiffres

Pour un éclairage plus nuancé, les statistiques de la zone Maghreb publiées dans notre précédente édition méritent un supplément de précision. Certes, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ils restent toutefois insuffisants car, comment expliquer que deux pays, à population relativement égale comme le Maroc et l'Algérie, affichent des performances aussi éloignées l'une de l'autre.

En 2004, le Maroc a un volume de primes trois fois supérieur à celui de l'Algérie, naguère considérée comme le pays le plus industrialisé de la zone Maghreb.

Concernant l'Algérie, on peut toujours mettre en avant l'impact négatif de l'effondrement du dinar face au dollar, la faiblesse de la prime automobile pour un parc de véhicules nettement supérieur à celui de son voisin. Mais les raisons principales du déclin du marché algérien sont d'ordre structurel.

A l'image des autres secteurs d'activité, l'assurance algérienne n'a pas réellement entamé sa mutation. Le secteur reste dominé par les entreprises publiques qui contrôlent plus de 70% d'un marché encore géré de façon bureaucratique. L'ouverture au secteur privé n'a pas bouleversé le paysage assurantiel. Le marché reste peu rentable et peu attractif pour le capital privé.

Le Maroc, en revanche, dispose de véritables capitanes d'industrie et d'un secteur bancaire puissant et bien organisé qui joue le rôle de locomotive. Il est bon, également, de rappeler les changements structurels intervenus au cours des dix dernières années. Par le jeu des fusions -acquisitions, retraits d'agrément, le marché qui a été délesté de près de 50% des compagnies attire de nouveau les investisseurs.

C'est bien là que résident, à notre sens, les raisons d'un tel écart de primes entre les deux pays.

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