De la piraterie à la cybercriminalité maritime

cybercriminalite-maritimeAvec le développement de l’informatique et des vecteurs technologiques de communication, la criminalité maritime se transforme et s’adapte. De nouvelles formes de piraterie apparaissent, adoptant des méthodes et moyens d’action inédits.

Le transport maritime, secteur connecté par excellence, utilisant de plus en plus des systèmes d’information et applications en ligne pour assurer la circulation des navires et marchandises devient ainsi plus vulnérable.

De nos jours, le secteur représente une cible idéale pour les pirates-hackers. Parmi les méthodes employées par ces derniers, citons celles particulièrement préjudiciables en la matière à savoir :

  • le « phishing » ou hameçonnage,
  • le vol de mots de passe aux fins d’intrusion et de manipulation
  • le « rançongiciel », les demandes de rançons intervenant après avoir infecté et pris possession du système d’information du navire.

Conséquence de cet état de fait, l’assurance du risque cyber des navires revêt une importance cruciale d’autant que ce risque, extrêmement évolutif, est difficile à cerner.

Depuis les années 2000, la numérisation des activités maritimes s’intensifie et le personnel de bord doit veiller à mener son navire à bon port en tenant compte, non seulement de la météo et des conditions de navigation, mais également de la menace invisible d’une éventuelle faille de sécurité informatique.

C’est ainsi que les experts désignent aujourd’hui par le terme « marétique », alliant la mer à l’informatique, l’ensemble des systèmes informatiques et électroniques utilisés dans la gestion et l’automatisation de toutes les activités liées à la mer (maritimes, fluviales et portuaires).

L’assurance face à la cybercriminalité maritime

Les assureurs maritimes se heurtent à la complexité des mécanismes et dispositifs de prévention des attaques de pirates. Du fait du faible historique de ce type de risque, les actuaires ont du mal à délimiter et fixer les tarifs et conditions.

Malgré le fait qu’une multitude d’organismes privés publient des statistiques sur la cybercriminalité maritime, il n’existe pas de méthodologie standardisée pour inventorier de manière homogène ce type de risque et son impact à l’échelle nationale et internationale.

Il est néanmoins indéniable que le risque de piraterie maritime est un enjeu majeur pour les entreprises qui utilisent ce mode de transport par mer. Les actes de piraterie sont de plus en plus fréquents et peuvent avoir des conséquences financières désastreuses.

Cybercriminalité maritime : les type de couvertures

Compte tenu du contexte particulier rappelé ci-dessus, les entreprises recherchent en priorité les couvertures assurance incluant la garantie piraterie maritime, surtout lorsque le navire est appelé à traverser des zones dangereuses.

L’assurance transport et risques de guerre

La couverture des actes de piraterie maritime peut être incluse dans la police assurance transport mais elle est généralement prévue dans la police risques de guerre (RG). L’assurance contre les risques de guerre vise à compenser sous certaines conditions les pertes économiques causées par la guerre et d’autres formes de violence politique.

L’assurance Kidnap and Ransom (K&R)

La persistance des actes de piraterie, suivis parfois de kidnapping de l’équipage, a amené le Lloyd’s de Londres à élaborer en 2008 un nouveau produit «Kidnap and Ransom (K&R)». Il s’agit d’une police d’assurance souscrite par les armateurs, sociétés pétrolières et autres firmes internationales dont les navires empruntent les zones maritimes dangereuses. Ce type de couverture s’adapte mieux aux risques maritimes et à l’explosion des rançons exigées par les pirates.

En plus de la couverture des risques « ordinaires » corps de navires et facultés maritimes (marchandises) et de celle des risques de guerre (RG), l’assurance K&R s’apparente à une police dommages. Elle répond à une demande de rançon dont le montant maximum est mentionné dans le contrat. Ce montant est plus ou moins élevé selon la taille du navire et la nature de la cargaison.

Les paramètres de souscription et de tarification de cette garantie (K&R) sont assez stricts et fluctuent en fonction de la taille et de la vitesse des navires. Assurer un navire contre la piraterie peut coûter entre 0,03% et 0,1% de la valeur totale du navire. Le montant de la prime dépend également des zones maritimes traversées et de la vitesse du bateau.

Certains assureurs exigent la présence de garde de sécurité à bord du navire pour faire baisser la prime. En cas de sinistre, l’assureur K&R prend en charge tous les frais engendrés par le kidnapping. De plus, un certain montant de garantie est accordé pour le remboursement des frais des consultants spécialisés en gestion de crise et de situation de kidnapping.

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